mardi 4 novembre 2025

Pour Bernadette

 

Ni fleurs, ni couronnes, mais des dons aux œuvres caritatives… J’ai pensé aux restos du cœur... Bernadette a partagé sa vie entre Burnhaupt, Cronenbourg et Burnhaupt. Dans sa cuisine- salle à manger à Cronenbourg au dessus de la porte, il y a un moule en terre cuite en forme de deux cœurs entrelacés. Le resto des cœurs..


Vitraux contemporains
A. Manessier
Sainte Bénigne Pontarlier


Bernadette savait recevoir, entre tradition et modernité, ah ! l’odeur d’une bonne soupe ne trompe pas. Le réconfort cela passe aussi par l’alimentaire. Nous avons souvent oublié que les tensions liées à la faim nécessitent de l’apaisement depuis le tout petit jusqu’à l’âge avancé. Douleurs, agressivité peuvent être calmées. Avec Bernadette j’ai découvert des aliments nouveau, j’avais opté pour du lapin mais ce n’était pas cela, ni de l’agneau, ce n’est pas possible mais c’était comme un entre deux... C’était du cabri.

J’ai mangé des champignons un peu gluants au vinaigre, dont j’ai oublié le nom. Une salade avec les carottes cuites du pot au feu.

Jura suisse début novembre 2025


Bernadette et Jean Pierre m’ont accueilli souvent à Cronenbourg à 25 ans j’avais repris des études, ma mère est décédée alors que je finissais ma première année. J’étais rassuré d’avoir ce soutient là.

Parfois on ne le sait pas, mais les appuis que l’on a de part sa famille, ou que l’on a crée par les liens amicaux, nous apportent une aide à la réalisation de soi, à trouver un équilibre entre ce sentir libre et en prise avec le social. Merci Bernadette,


église saint Georges Malleray Jura Suisse
Jean François Comment


J’ai poursuivi mes études, Bernadette m’a aidé à obtenir des financements. Elle menait par ailleurs des engagements pour les situations qu’elle trouvait injuste, pour les personnes victimes, pour des droits, à son travail pour des avancées sociales, des primes, des chèques restaurants, des tenues vestimentaires payées par l’employeur. Pour que la circulation des véhicules soit adaptée, et minimise les risques : la rue du Gazon a été le lieu d’un drame. Bernadette s’est battue pour que la circulation y soit limitée : un sens unique modère aujourd’hui encore le flot de véhicule.

Pour mes deux dernières années d’étude j’avais renoncé à la voiture, Véronique et Etienne s’étaient fait la main sur une 2cv bleue, et, avant mon retour au travail, je l’ai reçue. Depuis j’ai appris à aller doucement, et bien, je vais parfois plus vite.


Dans les histoires que Bernadette racontait il y avait la traversée du Lac de Constance gelé, vers Sainte Margareten en Suisse. Elle y travaillait la semaine et le dimanche elle a fait ça ! Avec l’énergie de la volonté, parce que les muscles que l’ont utilise pour avancer en glissant ne sont pas couramment utilisé. Elle a fait l’aller retour et elle a eu du mal à se lever, se déplacer. Mais le lundi a huit heure elle était là. Voilà une illustration d’une de ces conduites d’aventurière, cet esprit d’aventure et de dépassement que l’on en attribue souvent au genre masculin.

Bernadette a enseigné à sa manière aux femmes d’être un peu comme les hommes.

De rouler en voiture et de l’entretenir, de regarder le foot à la télé, de chercher des champignons, de marcher en montagne avec une force mentale assez exceptionnelle, de l’énergie et de la volonté.

Voirol vitrail église st Germain Moutier ch



Avec Bernadette nous avons eu la chance de côtoyer :

-ce que j’appellerais « du bon sens paysan ».

-Ajouté à cela un esprit très mathématique ouvrant son raisonnement et accueillant parfois la recherche du chemin le plus court, une certaine radicalité, et toujours de la ténacité .

-une mémoire qui ouvre sur un savoir quasi encyclopédique sur des sujet d’administration, de justice, de mécanique, de cuisine, de nature, d’histoire locale et générale.

Avec de mon point de vue un point culminant dans la connaissance des champignons, avec Bernadette ont ne cueille pas de fleurs mais on ramasse des champignons.


Avec Bernadette, il y a un pan important de l’évolution sociale de l’histoire contemporaine qui s’ouvre celle de la place des femmes dans notre société, et de leurs émancipations par le travail.




J’ai beaucoup aimé l’harmonie du couple qu’elle a formé avec Jean Pierre, près de soixante ans de vie commune entre différence et complémentarité, entre engagement et modération, entre énergie et sagesse, parfois de la ville et de la campagne, de la finesse, parfois de la classe et de la puissance..

et aussi de la pugnacité modérée par de la diplomatie.

Avec Bernadette je ne désespère pas d’enseigner aux femmes d’être un peu comme des hommes, et,  l’autre versant d'enseigner aux hommes d’être un peu plus comme des femmes. 

Voirol, église  st Germain
 à Moutier CH
 
Pour un monde plus généreux, plus courageux et plus vivant.

Merci Bernadette d’avoir été avec nous, d’avoir partager cette existence bien remplie

J’avais une tante qui préférait ramasser des champignons que cueillir des fleurs et je ne l’ai plus.

Je dois faire le tri, faire partiellement mien ce qu’elle m’a transmis, en me sentant libre.

Dans un monde où il est difficile de se sentir libre, parce que chacun est dans une case... trop contrainte.

Que la force de son esprit nous accompagne

A. Manessier sainte Bénigne Pontarlier




1 commentaire:

  1. Merci pour ce très bel hommage à Bernadette ! Cordialement, famille Flesch

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