dimanche 30 juillet 2017

le temps des moissons

bain du matin
Notre retour de vacances est déjà loin, nos itinérances allemandes avaient  rencontré beaucoup de pluie : 10 jours d'eau puis 4 jours de chaud. Avec le temps au chaud, je fais un retour à l'eau. Bain du matin dans une gravière allemande des bord du Rhin.

à tandem sur le barrage de Kruth
Les moissons dans le champ voisin, prennent une teinte retro. Mais la machine est toujours bien adaptée aux  parcelles étroites.

Frederic Ineich aux commande de la moissonneuse 

Les premières mûres sauvages viennent caresser notre palais, après avoir griffées nos mains.
Le travail reprend et ici l'eau du ruisseau ne lave plus les pierres du lit. Seuls,  quelques orages mals placés, agacent nos soirées de festival d'été. Les arbres n'ont pas fait parapluie à la clairière du Silberthal, pour le concert d'On a retrouvé les clefs...Une part d'improvisation a rendu le concert intimiste dans la  petite salle de reception.    

jeudi 20 juillet 2017

Pour ma grand mère

Pontarlier,
le 19/07/2017
Je ne sais pas si tout ce que je vais vous dire est la stricte vérité, mais si cela peut vous aidez à construire votre propre vérité ou au moins la croiser, alors j’aurai fait un pas.
Pour évoquer ma grand mère le premier souvenir dont j'ai envie de vous parler est une odeur. Une odeur d'automne, une odeur de tarte aux quetsches qui dégage un parfum généreux, sucré et acidulé. Nous sommes en vacances à cette époque jusqu'au 15 septembre, Michel, mon frère et moi avec le grand-père et la grand-mère au chalet à kirchberg.
Quelques odeurs de cuisson me font un drôle d'effet, un bonheur très fort , mélangé à un peu de douleur.
Une deuxième odeur, d'un souvenir antérieur à Village Neuf, la cuisson des canards qui sont élevés sur place pour le foie gras. A coté de cela, l'odeur de rôtisserie des poulets fait vulgaire, ici c'est de la haute couture et pas de l'eau de toilette de supermarché !
La tarte aux quetsches, elle rempli la lèche frite et nous en mangerons comme des affamés, comme un concours de vorace.
Ma grand-mère était pour nous une magicienne de la cuisine. Elle nous demandait ce qu'on voulait manger. Pour nous c'était inouï, nous devenions des princes, ses princes !
Merci Grand-mère !
Nous on lui cueillait des mûres sauvages pour qu'elle nous fasse des gelées.
L'amour des bonnes choses l'aura accompagné pendant 96 ans
Pour la grand-mère, le plaisir du petit déjeuner, toujours levée matin, le pain beurre confitures l'aura accompagné et sera un de ses rituels préférés. La magie des rayons de soleil captés par les fruits et restitué, amplifiés dans les confitures.
Et le café pendant plus de 70 ans elle aura consommé du café, un champ de café, du "parfum noir et un peu d'eau" puis sur le tard elle est passée au thé : « de l'eau parfumée ».
Déjà de nature "hyperactive" le café a été sa boisson.
Ce n'est pas une grand mère tranquille.
Au ménage, à la cuisine, elle ne se ménage pas.
Quelque chose lui vient en te, une idée , elle ne le dit pas, elle se lève et le fait. le rapport dire-faire penche vers le faire.
Tenir son ménage ce n'est pas prendre des pauses langoureuses sur un fauteuil confortable, c'est nettoyer, frotter astiquer...
faire les poussières...
Vous vous rappelez le sol couleur acajou presque noir, brillant comme un miroir dans la salle à manger des casernes?
Chez elle ça a toujours été propre, nickel comme un appartement modèle.
Avoir eut un bon entretien pourrait être multi sens...
la vie ne l'a pas ménagée.
Elle est venue au monde d'une mère de 17 ans . « Uri Mamama » sa mère s'était achetée ses premières chaussures neuves à 12 ans après son premier salaire gagné à l'usine.
La vie n n'était pas langoureuse en 1921.
Elle est née dans l'univers du maraîchage et cela implique de la lutte pour que les plantes qui doivent nourrir et que l'on veut vendre, poussent !
Pour la grand-mère pas de jardin d'enfant. se débrouiller toute seule le plus vite possible.
Elle se souvenait d'aller chez un voisin qui avait un phonographe et quelques disques. Elle aimait écouter une musique ou une chanson en particulier " Schwartzer Zigeuner"
-soit c’est un tango
-soit c'est une chanson triste d'une jeune femme en peine d'amour qui demande au musicien tzigane de lui jouer du violon car lui seul arrive à faire vibrer les cordes, comme son cœur pleure.
- soit c'est l'histoire d'un tzigane, pour qui le lointain est connu, la nuit aussi. Tous les jours il continue son chemin, il est libre comme le vent.
Maria  Berardi née Antoinette Marie Eisenecker
la grand-mère a toujours dit d'elle-même que son audition n'était pas très bonne. Pour les mal entendus, il vaut mieux être prévenu.
Un dialogue pouvait parfois ressembler à deux monologues et puis au téléphone son raccrochage ultra rapide m'a mis souvent face au vide du silence.
La parole ne sert que rarement à accompagner vers la sortie.
Elle était déjà venue à Pontarlier.
Mais elle a commencé sa vie d’adulte en Alsace, elle a été mère à 21 ans, ma mère est née à Blotzheim. Elle a accouché chez ses beaux parents, ça a duré des heures, avec des voisines curieuses qui étaient là ! Et elle dans la souffrance : « mater dolorossa ! »
Son mari est enrôlé dans l'armée allemande pour combattre sur le front Russe, il a disparu. Veuve à 23ans.


Elle n'arrive pas seule à Pontarlier , mais avec Renée à la main...
Maurice l'a revoit sur le quai de la gare. Il se rappelle d'elle avant, il en a rêvé.
Il a un physique d'acteur italien, et elle, elle aurait pu faire mannequin.
A l'époque on aborde pas les filles directement,donc il demande à l'un de ses collègues de lui transmettre un rendez-vous.
Ce dernier raciste, ne transmet pas le rendez-vous à la grand mère.
Mais à la porte saint Pierre, à l'heure du rendez-vous ils se rencontrent tous les 2.
« La force de l'amour !! » 
I l est devenu mon grand -père . Ils forment un très beau couple, il aura roulé en camion, et elle l'aura accompagné parfois.


Elle faisait le ménage au magasin de vente et, chez les patrons : ménage cuisine et soins aux enfants. Elle y allait en vélo, le garait pas très bien, mais il n'y avait pas de vrai place, et cela signalait qu'elle était là. Elle en a eu un d’écrasé et le lendemain, il y avait un neuf.
Il y a eu Pierrette, ma tante.
Les enfants deviennent adultes et c'est le temps des petits enfants, des tartes aux quetsches et des habits achetés, des cadeaux. je me rappelle de pistolet à air comprimé, de chocolats nestlés...
Des repas interminables aux grandes occasions : saumon fumé cuisse de grenouille sole meunière, croute aux morilles, gigot ou canard , plateau de fromage et desserts
Et la grand mère aux cuisines , au service, attentive , toujours en action, agir, agir.
Une partie des week-end et de leurs vacances c'est à Village-neuf : il faut aidé l'arrière grand-mère pour le maraîchage et là- bas, on ne rigole pas, on bosse ! " gûat Kommandiart esch, ôlver Gschaft !"
La grand mère disait j'ai toujours travaillé la semaine à Pontarlier, et souvent à Village-Neuf le week-end.
La grand-mère parlait alsacien et français
Le grand-père italien et français
les vacances c'est à Rimini, parfois avec l'Adine et l’Oreste, et parfois au chalet à Kirchberg et il y a aussi les piques niques dans les bois près d'ici.
mars 1966
Un truc géant que j'ai partagé avec la grand-mère c’est les romans policier. Elle nous donnait des San Antonio, et je lisais ça à l’age du collège, mais nous nous battions presque mon frère et moi pour savoir qui lirait en premier "brigade des mœurs" qui se glissait parfois dans le nombre des romans cédés. Plus tard je lui faisais lire les romans policiers que j’appréciais, elle a lu Henning Mankel ,Thierry Jonquet et beaucoup d’autres ...
Je me faisais engueulé parce j'avais pas écrit ou pas téléphoné pour les vœux de la nouvelle année et c'était pas tendre !
Dans notre vie d'enfant, d'adulte, de parents, elle nous a gâté de sa présence, de sa générosité de ses cadeaux , des enveloppes distribuées, transformée en cuisinière modèle châtelaine de chez Godin , une cuisinière de prince , chez moi.


Les arrières petits enfants débarquent : Il y a eu Théo, puis Antony .....


automne 1967 avec Michel et Nathalie
Théo à également été très gâté, Théo tu te souviens d’ un bateau pirate, d’un château -fort ? Anthony je crois que tu as reçu des leggos, des jeux pour chanter, faire de la musique et toujours avec de l'amour et de la générosité.


Elle aimait les pulls, les tasses à café... Regarder les photos
avril 1997
aout 1996 avec Théo
Elle était jeune ma grand-mère, elle faisait attention à sa ligne , son appartement n’était pas un appartement de vieux , il est lumineux, joyeux . Sur le tard, en difficulté pour l’équilibre, elle ne voulait pas de cane, pas de déambulateur, peut -être ? un peu par coquetterie ?
Grâce à elle, on pourrait aussi écrire un éloge de la vieillesse
Merci à ses aides-ménagères, ses amis, ses anciennes voisines, à Pierrette qui s’est décarcassée pour qu’elle puisse restée jeune et même parfois bronzée, et à toute sa famille.
Au revoir grand-mère









avec Nathalie

avec Pénélope



dimanche 9 juillet 2017

Die Weser zeigt nach Regen ! "la Weser indique la pluie"

A la vision des représentations, issues des contes des frères Grimm, des routes et des histoires qui leurs sont consacrées, à Brème, à Hamelin et dans d'autres lieux encore, une lecture de retour s'impose à moi, pour découvrir ou rafraîchir ma mémoire.
Y aura-t-il une marchande d'oie ?


Bivouac à l’abri du seul relief cotoyé et construit par l'homme pour se protéger :la digue.
Puis le lendemain  une ferme isolée  marque notre entrée dans un paysage présentant à nouveaux des reliefs.

Dans notre "notation gustative", les  soupes au vu du temps nous ont ravis par un savoir faire et de la générosité d'abord celle de poisson, dégustée chez Fisch und Meer à Wurster Nordseeküste, puis une soupe de lentille ont été finalement distancées par le potage d'un menu du jour annoncés aux asperges, l'onctuosité, le gout,  la finesse, la fraîcheur des ingredients étaient là , avec de très beaux légumes, saupoudré d'un fine émincée de jambon rose servi avec un pain frais croustillant et un ramequin de fromage double crème.  

Un petit crapaud est venu jouer à saute escargot sur la piste cyclable, en fond de photo Francine maintient le tandem pendant la photo, mais le crapaud est quand même allé trop vite ! 

A Hamelin, dans une petite pension, nous avons dormi dans un lit à baldaquin, les rêves de princesse de Francine ne l'ont pas empêchée de se plaindre d'un sommeil peu réparateur, elle s'est endormie avec le dossier en position lecture et les jambes relevées grâce à la commande électrique du sommier à sa disposition. Les rats n'ont riens rongés, le joueur de flûte n'est pas passé. Mais la ville est coquette, la renaissance de la Weser marque l'habitat et ce que je pense être une mise en scène de la fortune des habitants du 16 ème siècle.
Les nombreuses maisons rurales à toit de chaume enfin plutôt de roseau c'étaient estompées peu à peu laissant place aux tuiles , mais les petites briques rouges nous ont accompagnées longtemps s’intégrant parfois dans les entrelacs des colombages.
Des éléments de facade sont peints avec des motifs géométriques et des tonalités vives !



Le bonnet de la tour d'angle aurait-il plu aux brigands de Tomi Ungerer ?
la Weser sous la pluie

temps de cochon sur la mer du Nord

ambiance nocturne avant le départ
Les grues de déchargement de navire, comme de monstrueuses pinces à sucre pour conteneur, et d'autres plus anciennes laissées comme décors de l'Elbe,et ses ports, jalonnent notre piste cyclable vers la mer du Nord.
Le taux de chaumage sur les toits devient important lors des detours campagnards de notre route.

L'arrivée à Cuxhaven,  sous la pluie et avec un vent de face qui perciste , nous amène à l'hotel le plus rouge jamais occupé, camouflage pour camion de pompier !
Le port de pêche en mer et les entrepôts pour vente de poissons, nous permettent de dégoter une "cantine" avec les poissons du jour, 3 sortes de poissons grillés proche d'une friture gargantuesque, nous sont servis !
Je sort à peine d'une gastro-entérite  qui m'a forcé à rester un jour de plus  à Hambourg, avec une attention proche de la diète, pour récupérer !
L’opulence germanique ne s’arrête pas aux six filets de poissons servis par personne, les pommes vapeurs sont  garnies d'une louche de mayonnaise au beurre. Fischbörse au 54, rue président Herwig à Cuxhaven.

 Nos chaussures de vélo n'arrivent plus à sécher dans la nuit, l'herbe d'ici est  la plus verte, les vaches au pâturage  sont douchées et sentent le propre, le lait est doux.  Les herbages ondulent sous le vent que l'ont doit toujours affronté. Des chaises "bains de soleil"sont parfois disposées aux abord des sables déplacés par le souffle et les vagues, elles sont conçues pour la lutte contre le vent des hypothétiques occupants. 
"Avec le vent du nord pour unique compagne...   

Petit pain avec un filet poisson cuit au four, acheté dans une cabane sur un parking et une  soupe de poisson mangée dans un restaurant  un peu plus tard, la mer du nord nous réchauffe par le ventre. 


Le temps de cochon, "Soï wetter " nous accompagnera avec un tout petit répit à Brème. Après la descente de l'Elbe, nos vacances à la mer sans bain mais avec douches, se continuent par la remontée de la Weser, but the weather like rain!

samedi 8 juillet 2017

voyage en tandem de HAMBOURG à STEINBACH

Départ en avion à destination de Hambourg,deux grands cartons d'équipements sportifs voyagent avec nous. Notre tandem est démonté au maximum pour une recherche un peu contradictoire d'encombrement minimum. La remorque voyage en carton avec du materiel de camping, notre sac de voyage complète notre maison itinérante pour aventures estivales !
C'est notre 10 ème voyage d'été à vélo et c'est parti pour plus de 1300 kilomètres et 80 heures à avancer à la force de nos jambes,  en quinze jours.
Notre attirance pour la ville d'Hambourg, point de départ vers la mer du Nord, s'est constituée autour des petites briques rouges qui ici ont servies à construire des entrepôts et des logis spectaculaires. Il y a une similitude  avec l'aventure à vélo et sa réalisation avec l'assemblage  de milliers d'effort sur les pédales !
Nous avons visité Hambourg comme une Venise du Nord.


L'architecture du quartier des entrepôts nous a séduite, mêlant un beau travail de respect du patrimoine "laborieux" celui des briques rouges, et les constructions contemporaines d'immeubles d'habitation et de bureaux, avec un point fort de magnificence  pour l'Elbephilarmonique, érigé sur une base d’entrepôt et finissant par un toit en iceberg.      

oeuvre de Caspar David Friederich



Posture de conquête et domination, et concert de machine à écrire dans un musée d'art très agréable.
Le quartier Saint Pauli, avec ses bars de pirate, de musique alternative, de petites boutiques cosmopolites, de bistros au mobilier disparate, les tables et les bancs de brasserie invitant les poses rencontres autour d'une bière sirotée en plein air. Et une boutique : Veltins ! Un bric à brac invraisemblable en sous sol, mais aussi des trésors, des lettres d'imprimerie, des os, des valises, des vieilles lunettes avec des mises en garde : ne pas toucher ! sinon des yeux risquent de sortir ! Ne pas pas toucher sinon Merkel vient vous gronder !
des bateaux en modèle réduit avec de la poussière, des oeuvres d'art en éclats de canette de bière.....
Après 3 jours de ville, en route vers la mer du Nord, il ne fait pas chaud, la pluie violente s'impose et il  vente dur, la beauté sauvage nous attend  et l'ont  va se battre !