vendredi 30 août 2013

"voyager le nez au vent"



"Si pédaler dans la choucroute", fait pour nous référence à la perte du fil des idées, au moment où nous sommes en train de nous exprimer. Ou du fait que l'on ne progresse pas face aux éléments, ou à la condition physique faible, nous pouvons rencontrer cela... voyager à vélo est un petit dépassement de soi même. Il faut avoir une certaine endurance dans l'éloignement du canapé-télé, ou plus proche de nous : du fauteuil-internet...
"J'ai un petit vélo dans ma tête" résonne en grand chez moi du fait du tandem...est-ce que je me rassure ? je dois être à la limite entre un peu fou et un peu original. Le vélo accompagne mon équilibre... physique et psychique depuis longtemps, alors que nous sommes relié au monde de manière précaire sur un vélo et c'est pareil sur un tandem, sauf qu' il faut avancer  mais à deux, ensemble contre l'orage, les pentes, les exaltés de la vitesse, la chaleur inouïe, le vent et la pluie... Des puissances qui nous dominent et d'autres qui nous usent, et inventer un rythme, une petite musique pour contourner ou dépasser cela. Avec une remorque en plus pour les longs voyages.
Pendant une partie de nos vacances le temps va à vélo... une dizaine de jours pour aller à l'océan.

Les années passent et Théo a atteint à présent 18 ans, l'âge de sa majorité, ce qui lui donne une légitime fierté d'entrer dans le monde des adultes, et lui confère des obligations et des responsabilités personnelles, ça doit être fatiguant ! Il y a eu quelques fêtes, 
Et à la fin de la semaine suivante c'est le permis de conduire qui est venu, orner son portefeuille. Un gâteau d'anniversaire roulé aux cerises griottes confites et d'autres macérées dans leur liqueur est venu marquer l'événement. Et puis ce soir petite traversée du quart nord-est dans notre assiette à dessert avec un sorbet de mirabelle, posée sur chapelure de biscuit rose et son coulis de mûres locales fraîchement cueillies.  
Théo Holder 18ans 
paru dans le quotidien les dernières nouvelles d'Alsace le samedi 24 août 2013 page 32 secteur Cernay-Thann

mercredi 7 août 2013

Cap sur Lille 4ème partie


L'arrivée à la plage, après la baie de Somme s'effectue avec une pluie fine continue, même le vent nous envoie quelques grains de sable fin dans les yeux. Les mouettes ne rient pas, nous non plus. De Saint Valery à Berck, puis jusqu'au Touquet, la météo n'est pas propice aux activités balnéaires. L'architecture art déco de nombreuses villas  du Touquet nous séduit mais le plan circuit proposé par l'office du tourisme est honteux.

Cap sur Lille, avec une étape sympathique à Aire sur la Lys, Bethune, et avant la métropole lilloise, nous sommes invités à planter notre tente dans le jardin de la famille Verhague, qui rêve d'aventure à vélo. L'accueil chaleureux des gens du Nord n'est pas un mythe.
Le parc Mosaïc, entre nature et culture, avec  le jardin et le potager comme espace d'ouverture au monde et les apports des originaires d'autres contrées est très bien  mis en valeur. Le festival de la diversité souffle en vert.



Avec dans la bouche le souvenir puissant et doux de la soupe aux Maroilles dégustée dans le vieux Lille à la fraîcheur du soir. Notre aventure estivale prend fin par une journée de train.  Dans la nuit nous avons encore pédalé la vingtaine de kilomètre restant, à la lueur de la lampe frontale ; pour  retrouver notre maison quittée samedi il y a quinze jours pour ce périple qui faisait clin d’œil aux premiers congés payés et les départs à la mer en tandem de quelques couples alsaciens en 1936. Nous avons mangé nos premières tomates du jardin et les céréales que nous emmenons en réserve alimentaire, 1058 kilomètres à vélo

mardi 6 août 2013

Des paysages de cœur, 3 ème partie

Nous avons retrouvé la cour d'un apéritif de mariage, près de quinze ans après, notre couple d'ami nous y donne rendez-vous. Accueil avec biscuits roses, accolades, sens du partage, échanges et plus tard "champagne !" Notre tandem est remisé dans la grange, et nous rejoignons le repas de fête des centres aérés. La maison en chantier de nos amis, pleine de vie, nous abrite d'une nuit d'orage.


Sur les chemins qui longent les canaux le revêtement est très inégal, de la terre battue recouverte d'humidité aura mis à mal notre équilibre par deux fois. L’en herbage complet du chemin de hallage, ou, encore son arrêt total, parfois le calibre très important du gravillonnage, les trous de flaque, la grossièreté de l'entretien auront rendu la conduite du tandem difficile,  donc retour sur la route.

   


Les orages d'été  nous ont accompagné, alors que nous dînions à la pizzeria d'un village, le vent fou s'est levé, des trombes d'eaux se sont abattues, la route est devenue torrent et les habitués forts excités attendaient la grêle... comme hier soir, où le spectacle de la glace tombée du ciel les avait ravi, à la recherche des plus gros grêlons, un de la taille d'un gobelet en plastique !!! tu te rends compte énorme ! La glace a fondue et un gobelet est resté.




Un peu avant Amiens, à la ville de Boves une rencontre de hasard, nous permet de planter la tente dans le jardin d'une famille "Eh bien moi ma maman elle a une petite sœur dans son ventre !" Sous le signe de faire une place pour l'autre, nous avons été accueilli, merci



Le vent et la pluie fine viennent de l'Océan, ils nous font face depuis plusieurs heures. Qui a-t-il enfin derrière  ses dunes ?    

traversée de la France, 2 ème partie

Un peu après Bar le Duc, Francine s'étonne que je m’arrête subitement pour engager une conversation avec un pêcheur installé sur l'autre rive. L’informaticien spécialisé dans les logiciels pour la gestion des mesures de tutelle pratique la rêverie après "bureau" avec une cane...alors que nous on pédale pour s'extirper et on appelle ça nos vacances et sur un tout petit chemin, on se croise.
A vélo, il y a des moments magiques, le plaisir de voir des endroits insolites est largement récompensé, ici l'atelier en plein air de sculpture sur tronc.  
La pause de mi journée se prolonge par une sieste à l'ombre des arbres. Francine aura lu 3 romans en quinze jours, les vacances c'est aussi "la tête et les jambes"
Si, si j'ai fait ça... descendre un cimetière militaire franco-allemand de la guerre de 14, en diagonal entre les croix, et je me suis même arrêté pour manger des cerises rouges et des noires.





Avant d'entrer en Champagne, nous cherchons un toit pour la nuit, une petite ville : Revigny sur Ornain, avec surtout une grande statue de Maginot. Il me fait penser qu'ici "il surveille sa ligne"un peu comme madame Jeannette où l'accueil chambre d'hôtes est très chaleureux. Et en plus avec la compote de pomme des moissons et les confitures faites maison, elle nous rappelle l'élégance simple faite avec le cœur, la volonté au travail et les moyens locaux.  

dimanche 4 août 2013

Traversée de la France à vélo, 1 ère partie

L'appel de l'eau et particulièrement de la mer est un lieu commun du temps des vacances d'été. L'idée d'aller au bord de notre élément stable qu'est la terre nécessite un voyage pour nous, habitants d'Alsace.
Sur la route des vacances : des avions, des trains, des caravanes, des voitures chargées de valises s'engouffrent sur les voix les plus rapides.
Et, nous en cherchant à longer les chemins de hallage qui mènent à l'Océan ou plutôt une de ses "Manche", avec notre tandem, nous dépassons les bateliers mais participons avec eux à une sorte d'éloge de la lenteur. Une lenteur de cyclo-aventurier jouée à quatre jambes sur notre tandem avec une "maison" réduite dans une remorque. Bien sûr il y a toujours des choses en trop, la légèreté est une quête continue. C'était la chronique régime de l'été.
En route vers Strasbourg, où, après les grands arbres alignés et majestueux des berges  du canal du Rhône au Rhin, nous avons plaisir à retrouver Paty, qui nous accueille pour notre première soirée avec sympathie. Pour repartir le lendemain sur les chemins de la Marne au Rhin, traverser les Vosges en péniche ça n'a pas toujours été drôle, nous n'avons pas pris l’ascenseur, mais plutôt les escaliers "anciennes écluses" où le canal lui même est devenu la piste cyclable.  
Un tunnel pour les péniches et pour nous un col, nous ouvre les portes de la Lorraine.

Sarrebourg nous étonne avec une belle exposition de sculptures en plein air, grâce et beaux volumes y forment une belle harmonie. Plus loin Charles et Yvonne sont représentés dans une attitude qui évoque le rural. Le vitrail de Chagall  n'était pas visible de l'intérieur avant 10h ! Mais un bel éclairage nous a permis d'en profiter la veille avec la nuit venue.