dimanche 28 septembre 2014

faim d'été

 Pour la fin de l'été, une soirée chaleureuse de retrouvaille entre amis  est organisée. Je passe un peu de temps au fourneau pour que nos aventures d'été puissent être échangées. Nos récoltes abondantes de champignons de ses dernières semaines m'ont fait penser que je pourrais accompagner cette manne avec du gibier. L'étal du boucher ne présentait que des Montbéliards de sanglier, ils feront d’ailleurs la mise en bouche une fois coupé en rondelle et poêlé. Les mirabelles de notre jardin ont eut du mal à atteindre un degré de maturité optimal, j'en ai mis au vinaigre et comme cela nécessitait un mois de repos, ça a été l'occasion de les partager. Entrée mille feuilles de betterave, chèvre mi frais et ciboulette, assemblés avec des ingrédients de producteurs locaux, la sauce de salade était faite avec le vinaigre des mirabelles. Et comme c'était l'occasion d'ouvrir de grandes bouteilles, pour la taille le magnum de Bordeaux a tenu la route.
  
Puis "la folle noire d'Ambat" un vin rouge gouleyant a été sifflé avec le rôti de porc. Une belle pièce d'échine dans son entier proposée par Mathieu Edel boucher à Cernay,  a été mise en valeur dans mon four pour un long séjour à basse température. Un champignon farci aux orties du jardin, des céréales avec une touche de persillade, une petite poire cuite au vin et au jus de coing, une cuillerée de julienne de carotte et céleri avec mange- tout, et,  la sauce qui a mijoté à partir d'un fond maison, pour recevoir les champignons et couvrir, une viande fondante et goûteuse qui a été appréciée par tous les convives.





Avec le fromage de Munster,le Barkass et le chèvre plus affiné,  déniché au marché de Thann,  un bourgogne de 1990 a éclairé nos papilles. Olivier a bu un vin plus vieux que lui.
L'assiette à dessert a été composée avec l'apport de Patrick et Mireille pour le cake au potimarron et la compote de pomme, j'y ai ajouté de la compote de coing et une poêlée de quetsche chaude surmontée de glace à la cannelle.
Pas de café, la machine est en panne. Bernard m'a demandé si j'avais du "Lagavulin" cela a permis aux autres hôtes de découvrir un whisky très typé, et en puissance.  

mardi 23 septembre 2014

Colmar insolite

 Voici une idée saugrenue de visite à Colmar, un chat noir traverse la rue, des ombres de pelleteuses géantes viennent de nous lâcher, quelques cris rauques de corbeaux participent à l'ambiance sonore d'un dimanche après midi de pluie.
Arrêt au cimetière d'une des villes les plus coquettes de l'est de la France, Nous échappons aux crissements sinistres des gravillons, le ciel s'assombrit, et, c'est le grincement inquiétant d'une pierre tombale qui se soulève, que nous entendons, déplacée à la force d'une main sortie de terre. De cet interstice l'autre bras sort, menaçant, et se glisse hors de la sépulture à la recherche d'une arme blanche toujours prête à rougir.    
La tension et la puissance est visible sur cette oeuvre surprenante, digne d'un scénario de film de zombie.
La crainte ancestrale de voir revenir à la vie des personnes mortes est bien rendue, faites de beaux rêves... D'autres oeuvres
tout en haut de la maison des têtes, un jeune homme assis sur un tonneau, une statue qui éclaire le port de New-York et un rond point au nord de Colmar, un  lion à Belfort, signé Bartholdi.

Et après cela nous appuyons sur le champignon pour aller faire d'autres trouvailles plus comestibles.. enfin pas toutes..



dimanche 14 septembre 2014

la forêt délivre de l'or

 L'apéritif littéraire commence par un conte de la Réunion "du sucre au riz", cela vient caresser la douceur de notre enfance, avec des parfums, des rêves et de l'hygiène alimentaire. L'écrivain était là, et nous a mis l'eau à la bouche avec pleins de saveurs sucrées. Nous sommes au Silberthal à Steinbach, notre rendez-vous mensuel du 2ème samedi du mois dès 10h30 à la buvette. Une de mes trouvailles de cet été, avec comme base un cheminement après le concert de  "Rose Babylone" et la relecture de "L’œil de chat" de Georges Bataille, je m'égare, pour arriver à "prendre corps" de Gherasim Lucas. Nous lisons le texte à deux, des mots écrits  passent par les corps et  se chatouillent dans les oreilles.
Avant la fin  de la matinée,  Francine me presse.
Dans la foret de Didenheim, un repas "sanglier à la broche" et plein d'amis nous attendent et pas question que je tiraille l'heure,
 petite guerre des mots,
dans le parcours en auto.


 Le sanglier à la broche est un vrai bijoux,
 les rotisseurs se partagent les joues
 et nous aussi nous découvrons une chaire très goutteuse, peu marquée par le sauvage, c'est en bonne compagnie que nous nous régalons
 et du rouge garance nous buvons !
La fête est gauloise et sans barde, les tonnelles disposées sous les chênes, nous protègent de la chute des glands.
Claire et Nicolas nous ont très bien reçu à leur maison dans les bois.



Nous reprenons la route
pour être disposé à l'écoute
 de "Graindelavoix" au cloître des dominicains, des chants du 13ème siècle intégrant voix graves et voix délicates, vièle, qui se répondent sans se taire, la subtilité du décalage des sons est magique.
Le lieu apporte une résonnance entre le visuel et l'audible comme un plongeon dans l'histoire et pok !
  

La fin de l'été , c'est aussi  l'odeur de cuisson des tartes aux quetsches, les champignons qui mijotent et diffusent une odeur de sous bois dans la maison, les compotes qui réduisent...
L'or des sauces se cache et apparait dans les sous bois que nous arpentons. La recherche et les découvertes sont comme une récompense, en plus de l'éffort en plein air dans les pentes secrètes.