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| éclairage lunaire chêne de l'Iffis |
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| depuis l'oratoire |
| les douglas du réservoir |
| le chêne du Schletzenbourg |
Nous publions notre blog depuis un vallon alsacien, Steinbach où nous nous sommes implantés, depuis 27 ans cette année. Nous y faisons de la cuisine, des activités culturelles autour du livre et de l'art, mais aussi dans la nature. Nous entretenons un "jardin sauvage". Francine travaille la terre en sculpture, la peinture, je cuisine et j'écris et nous voyageons en tandem ensemble, nous partageons une partie des aventures qui font aller loin parfois près de chez soi.
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| en montant vers la Loh |
| Guy Holder | |
| Cde pour le 12/12 | |
| Velouté de fenouil/carotte et citron | |
| Fenouil 50gramme/personne Kg | 6 |
| Carotte Kg | 6 |
| Pomme de terre Kg | 6 |
| Oignon Kg | 2 |
| Ail têtes 4+6 | 10 |
| Coriandre frais bouquet | 2 |
| Champignons frais de Paris bruns Kg | 6 |
| Échalottes Kg | 2 |
| Épicerie | |
| Citrons confits au sel pot de 500 Gr | 1 |
| égoutté (rayon épicerie du monde) | |
| raifort | 2 |
| Thon au naturel égoutté Kg | 3 |
| (28 boites de 104 Gr) | |
| Mayonnaise entre 1 et 2 Kg | 1,5 |
| Produits laitiers | |
| Fromage type St Môret boite 400 Gr | 10 |
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| foyer st Érasme Uffholtz |
Le soir quand l'espace pour la mise en assiette des desserts reprend un aspect acceptable pour une reprise le lendemain, je rentre et c'est moi qui suis cuit.
Le lendemain Roméo et Léandre viennent préparer Noël, des apprentis pâtissiers sont à la maison.
Les petits gâteaux de Noël ne sont pas restés dans les boites métalliques, le résultat a été extraordinaire.
Dégustation et retour au calme, même la maison à le sourire.
| vers la Loh |
Je parcours la forêt steinbachoise depuis près de trente ans. M’y promener est une recherche d’équilibre. Revenir du travail et aller faire un tour, relève pour moi d’une conduite d’hygiène mentale. La proximité forestière valorise mon lieu d’habitation, parce que j’y exploite cette possibilité de prendre l’air.
La balade peut-être une forme d’entre deux : pour que vie professionnelle et vie personnelle ne s’envahissent pas trop.
En marchant… je rêve.
Je n’assiste plus personne, je ne rends rien supportable, je ne veille plus aux droits, enfin si, mais pas concrètement.
Si j’ai bien rêvé, je rentre avec joie.
| Sortie de foret, retour vers la maison par le Gesetzweg |
« Allons aux bois » Un groupe s’est constitué autour d’un autre attrait forestier, celui de pouvoir faire du bois de chauffage. Entraide, assistance, partage parfois mutualisation des forces, aussi des compétences et du matériel, gestion du temps et des moyens de transport. Si j’aime bien être seul en forêt par ailleurs, ce moment dans l’année où l’on extrait du bois est un régal collectif. L’objectif final c’est celui d’ avoir chaud l’hiver.
Si j’ai bien transpiré, je rentre avec joie.
| Aulnaie de la Mounimata |
En automne, la forêt sous la pluie est un signal pour la recherche des champignons comestibles.
Comment les sous bois viennent à ma table ?
Après ma cueillette je prépare les chanterelles jaunes et grises, et les pieds de mouton, clitocybes améthystes et trompettes. Une cuisson de 30 minutes minimale est recommandée pour les chanterelles. Je fais suer, puis je mets un fond d'eau et je couvre. Dans la poêle, je fais légèrement revenir les lardons de guanciale jusqu’à ce qu’ils soient translucides, avec du poivre et des graines de fenouil, j’ajoute de la crème et hop ! dans la casserole des champignons. Pour récupérer les sucs caramélisés je refais le passage une deuxième fois entre la poêle et la casserole.
L'or de l'automne est dans notre assiette.
Je suis à la recherche des plus grands arbres...
| le chêne de l'Iffis, parcelle 1 |
La couronne du chêne dépasse la forêt qui l'entoure. Près de 3m50 de circonférence à un mètre de hauteur, de quoi faire un beau discours... plutôt une conférence.
Je songe à l’histoire de ce chêne ; mais que faisait-il en 1850 ?
Qui avait-il comme voisin ?
Comment a-t-il survécu à la guerre, est-il devenu sourd avec tous les obus tombés aux alentours ?
Est ce qu'il aime que la laie vienne allaiter ses marcassins sous son couvert ?
Sur l'autre versant du vallon, le chêne du Schletzenbourg, ressemble parfois à une pieuvre, parfois à une araignée,
parfois à une main...Vous me direz ce que vous voyez ? En vous rendant sur place, bien sûr ! C'est une invitation au voyage...
Je rêve d'un soir d'été où des lampions accrochés à ses branches basses, m'éclairent. Je raconterai alors l'histoire des lunettes de la sorcière ici à Steinbach.
Mais pour l'histoire de l'œil, il vous faudra aller à Thann !
Sous le couvert forestier, le long du ruisseau de l’Entzenbach et en longeant les cours d’eau adjacents, je vous propose de suivre une remontée du vallon.
Ici, pousse une plante extra ordinaire : la lunaire, lunaria rediviva. Avant que les feuilles ne reviennent aux arbres, elle croit à vitesse très rapide, sa floraison enchante mes yeux, son parfum enivrant est diffusé dans les sous bois. Une fois fruits et surtout graines arrivées à maturité, il restera des siliques, la cloison centrale argentée, translucide, reste attachée longtemps à la plante desséchée. C’est la plante emblématique de ces lieux et si le vent souffle elles danseront pour vous avec un léger bruit de papier calque froissé.
atelier d'écriture "le Stein" novembre 2025
| lumière froide |
Je suis la maman de deux filles, et j’en suis fière. Elles ont de belles mains toutes les deux. De très belles mains. Avoir de belles mains c’est extrêmement important quant on est princesse.
Un jour viendra qu’un beau prince arrive et demande la main d’une de mes princesses, puis de l’autre.
Elles viennent de passer les quinze ans, le premier bal c’est dans un an et ça approche. Le plus beau prince de notre contrée propose « pour trouver chaussure à son pied », de choisir prioritairement parmi les cavalières qui entrent dans la magnifique chaussure brodée et ourlée de fourrure rare.
Moi j’aurais préféré qu’il propose une bague, tout de suite...
| câlin d'arbres |
Mon mari est roi, il avait déjà une fille quand je l’ai épousé, elle ressemble à la mère morte. Elle c’est les pieds qu’elle a de jolis, petits pieds et longues jambes.. Y a pas que les chinois qui aiment... la salope ! Je déteste cette fille, elle nous fait de l’ombre !
Je ne lui octroye que des rôles subalternes, des rôles de servante, pour apprendre son rôle de femme au foyer, elle a la responsabilité de l’entretien des foyers pour 3 cheminées et un four, et un four ça compte pour quatre, pour l’évacuation des cendres... autant dire qu’elle est souvent appelée. Elle a un diminutif, le personnel de service, les visiteurs ne l’appellent que par celui ci !
Elle n’a jamais répondu « je ne veux pas descendre ! »
| ourlée de mousse |
Je ne l’ai pas fait peindre par le peintre de la cour. Celui ci serait obligé de tricher, en corrigeant les autres pour équilibrer.
Tiens ! Mais elle est pas mal cette idée, si je faisait corriger mes filles, pour qu’elles aient des très beaux pieds…
Dans mon club « ragots et médisances » mes copines m’ont parlée d’une clinique en Turquie, extrêmement propre, avec des capacités techniques invraisemblables comme réimplanter des cheveux, faire grandir les personnes de plusieurs centimètres, trouer les mains, aplatir le ventre, rapetisser le nez, grossir les lèvres…
Je convaincs mes filles d’aller en Turquie, ça n’a pas été une mince affaire.. A l’une j’ai laissé le prix d’un diamant au bijoutier, et à l’autre j’ai dû lui promettre qu’on lui remette ce qu’elle a perdu dans les fourrés, lors de sa dernière participation à la chasse, la chasse d’été. Aussi qu’on lui enlève quelques plis au ventre et lui remonte les fesses…
Ma première fille est revenue de chez le bijoutier avec un petit diamant dans le nez, et des épingles en métal très rare l’ inox . Les épingles lui traversent les tétons. J’ai cru défaillir.
Le chirurgien esthétique en vogue les opère, l’une pour un talon trop fort, l’autre pour le coup de pied et toutes les petites annexes demandées. Le voyage du retour a été reporté à plusieurs reprises, l’opium anti douleur courant sous ces contrées, a fait deux adeptes, et les loukoums à la rose aussi.
Et quand le bal fut venu, elles ne purent pas encore danser.
« déguiser les mères ampute, mais vous sauvez Cendrillon !»
Ceci est un exercice d'atelier d'écriture, très légèrement repris. Je devais réécrire Cendrillon vu par la belle mère...
Est ce une tentative de sortie de brume, ici vers 15h sur les hauteurs du village ? J'ai rendez vous dans les bois pour aller voir un grand chêne.
| le chêne de l'Iffis |
| le chêne du Schletzenbourg |
| Manessier église st Bénigne Pontarlier |
Ni fleurs, ni couronnes, mais des dons aux œuvres caritatives… J’ai pensé aux restos du cœur... Bernadette a partagé sa vie entre Burnhaupt, Cronenbourg et Burnhaupt. Dans sa cuisine- salle à manger à Cronenbourg au dessus de la porte, il y a un moule en terre cuite en forme de deux cœurs entrelacés. Le resto des cœurs..
| Vitraux contemporains A. Manessier Sainte Bénigne Pontarlier |
Bernadette savait recevoir, entre tradition et modernité, ah ! l’odeur d’une bonne soupe ne trompe pas. Le réconfort cela passe aussi par l’alimentaire. Nous avons souvent oublié que les tensions liées à la faim nécessitent de l’apaisement depuis le tout petit jusqu’à l’âge avancé. Douleurs, agressivité peuvent être calmées. Avec Bernadette j’ai découvert des aliments nouveau, j’avais opté pour du lapin mais ce n’était pas cela, ni de l’agneau, ce n’est pas possible mais c’était comme un entre deux... C’était du cabri.
J’ai mangé des champignons un peu gluants au vinaigre, dont j’ai oublié le nom. Une salade avec les carottes cuites du pot au feu.
| Jura suisse début novembre 2025 |
Bernadette et Jean Pierre m’ont accueilli souvent à Cronenbourg à 25 ans j’avais repris des études, ma mère est décédée alors que je finissais ma première année. J’étais rassuré d’avoir ce soutient là.
Parfois on ne le sait pas, mais les appuis que l’on a de part sa famille, ou que l’on a crée par les liens amicaux, nous apportent une aide à la réalisation de soi, à trouver un équilibre entre ce sentir libre et en prise avec le social. Merci Bernadette,
| église saint Georges Malleray Jura Suisse Jean François Comment |
J’ai poursuivi mes études, Bernadette m’a aidé à obtenir des financements. Elle menait par ailleurs des engagements pour les situations qu’elle trouvait injuste, pour les personnes victimes, pour des droits, à son travail pour des avancées sociales, des primes, des chèques restaurants, des tenues vestimentaires payées par l’employeur. Pour que la circulation des véhicules soit adaptée, et minimise les risques : la rue du Gazon a été le lieu d’un drame. Bernadette s’est battue pour que la circulation y soit limitée : un sens unique modère aujourd’hui encore le flot de véhicule.
Pour mes deux dernières années d’étude j’avais renoncé à la voiture, Véronique et Etienne s’étaient fait la main sur une 2cv bleue, et, avant mon retour au travail, je l’ai reçue. Depuis j’ai appris à aller doucement, et bien, je vais parfois plus vite.
Dans les histoires que Bernadette racontait il y avait la traversée du Lac de Constance gelé, vers Sainte Margareten en Suisse. Elle y travaillait la semaine et le dimanche elle a fait ça ! Avec l’énergie de la volonté, parce que les muscles que l’ont utilise pour avancer en glissant ne sont pas couramment utilisé. Elle a fait l’aller retour et elle a eu du mal à se lever, se déplacer. Mais le lundi a huit heure elle était là. Voilà une illustration d’une de ces conduites d’aventurière, cet esprit d’aventure et de dépassement que l’on en attribue souvent au genre masculin.
Bernadette a enseigné à sa manière aux femmes d’être un peu comme les hommes.
De rouler en voiture et de l’entretenir, de regarder le foot à la télé, de chercher des champignons, de marcher en montagne avec une force mentale assez exceptionnelle, de l’énergie et de la volonté.
| Voirol vitrail église st Germain Moutier ch |
Avec Bernadette nous avons eu la chance de côtoyer :
-ce que j’appellerais « du bon sens paysan ».
-Ajouté à cela un esprit très mathématique ouvrant son raisonnement et accueillant parfois la recherche du chemin le plus court, une certaine radicalité, et toujours de la ténacité .
-une mémoire qui ouvre sur un savoir quasi encyclopédique sur des sujet d’administration, de justice, de mécanique, de cuisine, de nature, d’histoire locale et générale.
Avec de mon point de vue un point culminant dans la connaissance des champignons, avec Bernadette ont ne cueille pas de fleurs mais on ramasse des champignons.
Avec Bernadette, il y a un pan important de l’évolution sociale de l’histoire contemporaine qui s’ouvre celle de la place des femmes dans notre société, et de leurs émancipations par le travail.
J’ai beaucoup aimé l’harmonie du couple qu’elle a formé avec Jean Pierre, près de soixante ans de vie commune entre différence et complémentarité, entre engagement et modération, entre énergie et sagesse, parfois de la ville et de la campagne, de la finesse, parfois de la classe et de la puissance..
et aussi de la pugnacité modérée par de la diplomatie.
Avec Bernadette je ne désespère pas d’enseigner aux femmes d’être un peu comme des hommes, et, l’autre versant d'enseigner aux hommes d’être un peu plus comme des femmes.
| Voirol, église st Germain à Moutier CH |
Merci Bernadette d’avoir été avec nous, d’avoir partager cette existence bien remplie
J’avais une tante qui préférait ramasser des champignons que cueillir des fleurs et je ne l’ai plus.
Je dois faire le tri, faire partiellement mien ce qu’elle m’a transmis, en me sentant libre.
Dans un monde où il est difficile de se sentir libre, parce que chacun est dans une case... trop contrainte.
Que la force de son esprit nous accompagne
| A. Manessier sainte Bénigne Pontarlier |