vendredi 6 juin 2025

"dites lui bien des choses"




 Steinbach, le 4 juin 2025


Il y a peu, elle était avec nous pour une visite guidée sur les influences de l’œuvre de Mathias Grünewald au musée Unterlinden…

Plus proche, il y avait « merci infiniment ! » le son de sa voix qui m’accompagnait jusqu’à chez moi, je lui avais déposé une course.

Nous nous sommes rencontrés il y a 28 ans en achetant la maison d’à coté. Leur terrain richement arboré participe à une harmonie de voisinage, tantôt parc, tantôt foret, tantôt protection.

Des liens plus forts se sont tissés petit à petit avec des échanges, des épreuves et des partages.

Avec Francine nous sommes fiers d’avoir partagé cette construction extra ordinaire.

En relais avec Marie Laure sa fille, Francine lui faisait les courses du quotidien, depuis plus de 5 ans.

Nous sommes content qu’elle ait pu vivre à domicile avec une telle lucidité pendant si longtemps.


Nous partagions des goûts artistiques pour la peinture, l’écriture et la musique. Avec Georges et Rachel nous avons été écoutés des chants du moyen âge à la chapelle Le Corbusier et nous nous leurs avions fait découvrir Rammstein « Mein Hertz brennt » en version lyrique, bien sûr !

Rachel est venue participer aux soirées dans notre jardin pour des contes, des chants de voyage, et même un groupe rock.

Beaucoup de livres lui ont été prêtés. Elle a lu Claudie Hundsinger, je lui disais : « j’aime beaucoup sa manière de nous faire passer du monde réel en observant les animaux, vers le monde des songes. Et Rachel dit pour d’autres passages : « je n’aime pas ces récits qui passent de la vie autour d’elle, à son érudition. Ça vient casser le fil conducteur et elle en fait trop !»

Elle a lu Tejpal : « loin de Chandigarh » et a remercié Francine « alors là ! Vous m’avez fait voyager ! » 

Rachel lisait beaucoup, elle se nourrissait des récits des écrivains aventuriers et artistes. Elle était toujours prête à agrandir son horizon.

Elle aimait nous entendre quant nous revenions d’aventure.

Rachel a été pour nous une présence rassurante, parfois confidente sur les soucis du quotidien.

Plutôt que juste passer, alors que nous sommes happé dans le tourbillon du quotidien, elle y contre carrait de plus en plus et nous invitait à nous asseoir avec elle.

Nous nous sommes vécu pour elle et seulement partiellement comme une fenêtre sur le monde.

Le soucis de son bien-être a été partagé avec une solidarité de voisinage qui a bien marché grâce à Françoise et Rémy, Claire et Bernard, Marlyse et d’autres encore...

Je n’ai jamais entendu Rachel dans la plainte. Mais quant elle disait « on fait aller ! » Alors là, je m’inquiétais.

 Je n’ai jamais entendu Rachel dans des traits tyranniques ou son contraire de redevenir exagérément comme un petit enfant, et qui peuvent être des signes du grand âge, nous avions fêté ses 95 ans. De ce fait la sollicitude à son égard a été plus facile.


Nous perdons plus qu’une voisine.


Rachel est partie rejoindre Georges.

Dites-lui bien des choses..

Rachel à mon tour de vous dire « merci infiniment »







foret de Steinbach



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les confitures du merle moqueur, le temps des cerises... les cerises sont cueillies chez Claire et Bernard, lavées, dénoyautées et cuite avec les noyaux dans un nouet, du sucre et de l'agar agar  





les traces de l'usine s'en vont




Est-ce que c'était l'entrée des cadres ?

 




3 commentaires:

  1. Merci Guy pour ce beau texte

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  2. Merci .... infiniment Guy pour tes mots si justes au sujet de Rachel et des liens qui vous / nousy unissaient. J'ai plaisir à les relire ce matin, tout autant que de te les avoir entendus proclamer hier.
    Assurément c'était extraordinaire!
    Bisous de jeudi !

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  3. ‌Très bel hommage, merci pour ce partage

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