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lunaria rediviva, ses fruits verts qui deviennent argentés... |
Avant il y avait des griffonnages, des croquis un peu partout, avec des prises de notes, sur une conversation téléphonique, sur un moment de pause. Aussi des voyages de ressourcement, donc le choix d'une plante d'eau avec laquelle je suis familiarisé. Elle pousse dans les gorges humides de mon environnement. La floraison rose, violette sent bon. Ses fruits se nomment siliques, ils sont translucides, "tient comme le verre !". Ils deviennent argentés, brillants et décoratifs. La monnaie du pape est la version horticole de cette plante sauvage.

Je suis en Suisse pour une semaine de stage vitrail, je plonge dans un univers que j'ai souvent délaissé celui du travail manuel. Je peine un peu dans la minutie des gestes. Ici je suis en éducation des gestes qui sont nécessaires pour élaborer à partir du verre. Découper du carton, pour créer des gabarits comme un puzzle. Puis, s'occuper du verre : couper, tailler, gruger. Recommencer, parfois, une pièce casse à la découpe, en rognant sur les approximation que je cherche à rattraper . Je dois faire preuve de pugnacité, pour lutter manuellement.
Assembler avec les profilés de plomb, l'art de contenir les pièces de verre. Je lutte contre ma dispersion.
Aucune forme géométrique simple, dans mon projet...
Des lignes courbes rendent le montage instable, les pièces se déplacent, glissent.. J'en monte trois par trois se qui rend l'avancée complexe, je recommence, j'avais coupé trop court ou la découpe en biseau sur la ligne de plomb est inverse de ce qui devrait être.

J'ai cheminé à la vitesse de mes mains. Une forme d' écoute de soi.
Mon vitrail sort des ateliers, avec le travail de masticage pour renforcer la structure. Je le nettoie que partiellement sur place, un sachet de sciure et copeaux, me sera remis, avec les crochets à braser. Brosses, cure dents et piques à brochette me sont eux familiers.
Fructification et murissement, et deux lignes d'eau pour les forets humides, chères à la lunaire.
Je suis retourné à Steinbach "station lunaire"
Pas de musique, pas trop de conversations, le bruissement de la mise en œuvre solitaire, entouré et épaulé de l'orchestre des autres stagiaires et soutenu de nos deux guides. Ressourcement, calme et construction...Merci
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