ATELIER NATURE

Après dissipation des brumes matinales,
à 10h dimanche matin
un rendez-vous avec la forêt...

 La terre a 4,5 milliard d'années, il faut neuf zéros pour écrire ce chiffre ! La terre s'est à peu près stabilisée et la vie est née il y a un milliard d'années. C'est la vie végétale qui est née en premier, et comme toujours  la naissance ça passe par l'eau, chez les humains le petit grandit dans l'eau, in utéro. 

Retour au monde végétal, c'est des algues unicellulaires qui démarrent la vie sur notre planète. Le p'tit truc en plus c'est  avec la chlorophylle : du soleil, de l'eau et du dioxyde de carbone et la plante produit du sucre, et le sucre elle le transforme en énergie. 

La vie en rose, sur le chemin qui mène à la foret..
 avec du fusain..

Il y a 500 millions d'années (ouf plus que six zéros !) la vie végétale vient sur la terre ferme. Elle vient par les algues, elles s'accrochent aux rochers en bordure de mer, se prennent des claques des vagues de la mer. Il s'agit de trouver des solutions pour résister...Parce que dans la mer, l'eau porte, la plante n'a pas besoin de rigidité. 

Parmi les plantes terrestres primitives la mousse va fabriquer en premier de la lignine, le constituant du bois, dommage il n'y a pas eu  de mousse géante. Pour la fougère, la deuxième plante "pionnière" c'est déjà extra ordinaire : la tige peut être grande, dure, voir très dure et pour certaines raretés arborescentes, j'en ai vu en Irlande et à Madère. 

Avec les fougères arborescentes moi j'aimerais bien aussi voir des dinosaures... De cette venue sur terre des premiers végétaux, il y a eu quelques évolutions vers  les premiers arbres "modernes". Il nous reste le ginkgo biloba qui est depuis 270 millions d'années sur cette terre. Le même arbre de cette famille a pu voir lui  les dinosaures, bon pas celui celui de la villa Mantz à Mulhouse ou ceux du centre hospitalier de Rouffach. 

De l'aubépine, une baie dont on peut consommer la pulpe

Aujourd'hui nous allons regarder toucher sentir les arbres de la foret qui nous environne. C'est une foret cultivée depuis longtemps, avec les robiniers faux acacias qui ont servi de piquet de vigne, mais aussi le châtaigner pour des qualités mécaniques, et la résistance dans le temps. La forêt des vignes sert en premier à fabriquer les piquets. Les liens avec des brins de saule, et cuves et tonneaux  en chêne, peuvent venir de plus loin que la périphérie.. 

"recréer un attachement au milieu vivant"
photo Jacky Derrendinger

Nous entrons dans la forêt. La lisière riche en arbuste change,  pour des arbres de futaie. Ici, le sapin douglas nous vient de la côte ouest des États unis et du Canada, on l'appelle parfois pin d'Oregon. Il se révèle intéressant pour sa résistance un peu plus importante au changement climatique. Il s'en sort bien sur les versants  frais. Je fais sentir l'odeur de ses aiguilles, "Paic citron" et montre les écorces différentes suivant l'âge du spécimen. Dommage pas de champignon intéressants pour la cuisine dans ses parages.   

photo Jacky Derrendinger
"mousse de champignon au menu "

à propos des maladies des arbres..
photo Jacky Derrendinger 

Les arbres peuvent être malade,  parfois disparaitre... La graphiose a fait disparaitre les Ormes, avec un champignon d'Asie et un insecte des États unis. Le frêne est en train de perdre de très nombreux représentants, quelques uns pourtant  résistent, à un champignon venu d'Asie : la chalarose.

Les résineux sont plus sensibles à la pollution, ils conservent leurs aiguilles durant de nombreuses années, la pollution peut s'y concentrer d'avantage que dans un feuillu à feuilles caduques.

La photo du chêne du Schletzenbourg,
est sortie de mes archives,
 celui de cette sortie
s'est retrouvé avec le sourire d'une petite fille
assise sur l'une de ses branches

Au fil de la ballade au bord du chemin je montre des Galeopsis, l'eupatoire chanvrine, et la germandrée et plein d'autres petites merveilles.

expérimentation en cuisine

L'inauguration de la terrasse sonne comme  une excuse... Huit de nos amis sont venus, pour partager nos découvertes et échanger des émotions.

 Le crémant rosé de notre viticulteur de l'année est bien venu, merci François, pour la vie en rose vue par Franck Hartweg. 

Notre ami Patrick est revenu de la fête de l'huma avec le covid. Il a fait une sorte de doublé, plutôt triplé:  "co co-covid" et est resté dans son jardin. Nous avons bu un coup de rouge au respect de notre santé et à la sienne.

Cuisine des Forêts

Au printemps : j'ai cueilli, séché des fleurs de Lunaire et mélangé à du gros sel puis  mixé: sel de Lunaire un mélange  gris rose magnifique.  J'ai cueilli et blanchi des boutons floraux d'ail des ours que j'ai congelé. Un peu plus tard j'ai cueilli les siliques des Lunaires pour les mettre au vinaigre.

Cuisine des champs

Pour ce repas du soir, j'ai récolté  des orties et des pâquerettes le matin, puis l’après midi des mauves, de l'achillée, des raisins sauvages. Pour le potage, je suis retourné aux orties avec gant et ciseaux. 

Cuisine des jardins

Amuse bouche pain munster du jour et sel de Lunaire,

pain fromage frais saumon mariné et achillée mille feuilles,

 tronçon de concombre purée d'avocat et tranche de radis. 

siliques de lunaire au vinaigre

Les gars viennent voir comment la terrasse est fabriquée, puis nous portons  tout de même un p'tit coup d'œil au tracteur garé en dessous , pendant ce temps en haut la terrasse est débarrassée, avec le frais du soir venant, la table est mise dedans.

• Potage de sommité, les 4 feuilles les plus tendres de notre "urtica des jardins" régulièrement fauchée, le travail pour l'onctuosité est mené  avec une courge sucrine du Berry, et la fabrication du décor comestible : avec l' achillée mille feuilles, les graines de pignons de pin grillées, les fleurs de mauves et pâquerettes.

fleur de mauve

échange botanique et  "infusion de mauve" en boisson

• Spaghettis de courgettes crues, pesto d'ortie, boutons floraux d'ail des ours, pignons de pin, fromage de brebis, dos d'aiglefin poché décor pesto d'ortie. Servi avec un Bourgogne blanc de chez Ladoix  Le clou d'orge 2020
• Lasagnes de légumes de saison, sucrine du Berry, tomate du jardin et herbes de voyage retour de Grèce, Aubergines,  ail et oignons, poivrons, un étage par légume. Ils sont précuits au four et assemblé avec de la béchamel et des pâtes fraiches. Cuisson  de l'ensemble et pour le beau  gratiné  : un comté des Fourgs. Accompagné d'un  Rouge pas trop tanique du pays d'Oc : les marins d'eau douce.

Les pains sont une nouveauté du Stein, fermentation longue, céréales et petit épeautre pour un Fromage en cœur, du comté fruité, de la tomme de fleurs séchées, et ma sélection du jour de "raisins sauvages"

 et  un Pauillac 1993 grand cru classé, ouvert au moment  31ans, et  nous attendons un peu avant de le porter à la bouche...des résines de pin l'accompagne elles s'estomperont, jusqu'au lendemain où il sera encore meilleur...    

• Glace à la rose, biscuit imprégné de sirop de rose et pêche blanche

achillée mille feuille

  

silique de lunaire

ail des ours

et la lumière entre

 A Cornol Jura suisse dalle de verre signée Bissière 1957

 

D'une mosaïque verticale et translucide, la lumière du dehors entre. Le mur de pierre et le mur de verre séparent le dedans du dehors. Le verre et le mur participent au soutien de l'édifice, solidité, sécurité et toit par dessus. La lumière entre et la pluie reste dehors. Le vent reste dehors, est-ce que la musique reste dedans ?

La mosaïque de  verre est composée d'un assemblage de petites cassures, des cassures de couleur assemblées, certainement déplacées, faisant l'objet de négociations...

Toi tu mettrais les rouges où ? et puis 

Placées pour finalement retrouver la solidité, d'un ensemble grâce au  béton, où à la résine . Cette jointure participe à la rigidité, mais aussi aux contours de l'œuvre,  pour mettre en valeur la lumière.    Dans un bâtiment le lien avec l'extérieur, c'est la lumière qui entre. 

La lumière dans les conditions terrestres participe à la naissance de la vie. La vie végétale en a besoin

A Soubey,  Jura suisse vitraux signés Goghuf 1961

Nous avons fini notre périple du  Week end Jura et Franche montagne au musée du vitrail à Romont en Suisse, surprise c'était le dimanche du patrimoine chez eux , conférences et ateliers au musée, en plus de l'entrée gratuite.

Francine et moi avons peint sous verre, retrouvaille avec la précision artisanale de cette technique, il y avait du monde pour cet atelier...

L' ADRET du Wolfskopf

A travers quelques photos, je vous emmène sur l'un des sommets du vallon steinbachois. 

C'est ma tour Eiffel à moi. 

Les sentiers sauvages que j'utilise pour l'accès rapide se sont fait envahir à plusieurs reprises par les ronces, je suis revenu rayé aux chevilles. 

Quand j'atteins la partie sommitale exposée au sud, je longe un  chemin forestier qui me laisse avoir une vue d'ensemble au dessus de moi des pierriers, rochers et éboulis et les fameux chênes. 

L'assaut du soleil sur cette pente est très impressionnant. 

L'adret c'est le versant ensoleillé.

Quand le chemin tourne légèrement pour suivre l'orientation du massif, qui passe plus à l'ombre, je monte au sommet, sous couvert d'un ombrage un peu plus marqué. 

Je me fabrique mon chemin entre les rochers.

 Parmi, les chênes, je repère quelques rares tilleuls, peut-être un sorbier, et des alisiers.

Une odeur de chamois est dans l'air

"La mort est présente parce que la vie est menacée"

Sur la partie exposée très au sud, les rochers affleurent, la torpeur du soleil d'été met à l'épreuve et ne favorise pas la végétation. Quelques chênes s'y osent...de nombreux périssent ces dernières années...

Les coups de soleil mettent Knock out  ces chênes. La température s'élève, ici c'est digne d'un four, et le manque d'eau des dernières années a du les affaiblir. Les résistances sont mises à mal et cuisent les chênes.

pas loin de l'altitude 785

Quand je retourne vers la maison, la densité des chênes augmente, moi  je descend et eux  ils deviennent plus haut.