mardi 30 septembre 2025

S'assurer quelques appuis








"Renforcer ses appuis, grâce à l'appui que l'on prend sur nos sens,
que nos sens prennent sur le monde,
les appuis que nous prenons sur notre perception de nous même"

Pour Marie Eve 35 ans d'appuis partagés sur 60 ans de vie, ça compte. 
De beaux appuis.
Marie Eve et Jean Michel nous ont invité à nous rassembler autour d'eux pour un Week-end au chalet, ils avaient donc à fêter...

"l'appui que les sens prennent sur le monde"
peinture de Francine Stentz

Le terrain professionnel a été le lieu de nos croisements. 
"Il faut organiser le hasard de la rencontre".
 De travailler côte à côte, une amitié peut naître...
Marie Eve et Jean Michel, Francine et moi partageons un  même diplôme. Francine a travaillé avec Marie Eve directement. Et avant a été avec Jean Michel à l'école élémentaire et au collège. 
Nous nous sommes croisés plein de fois, même autour d'objets comme notre premier tandem qui a servi d'accessoire à une troupe de théâtre dans laquelle Jean Michel joue. 

Nous avons joué, réfléchi, écouté, présenté, comme une analyse ludique de notre  perception singulière du couple Marie Eve et Jean Michel. Un couple souriant, bienveillant, ouvert au monde et doté de qualités humaines qui nous enthousiasment. La joie était au rendez vous.

Comme des voyous nous avons lu "paradis" notre contribution  décalée à une rétrospective de la vie du couple Marie Eve et Jean Michel.

"Allez sortez les verres ballons, vous prendrez bien une p'tite pelure d'oignon ! pour décoller !" aurait pu être notre introduction de l'extrait de : le rouge et le blanc  par Jean-Marie Laclavetine chez  Folio, Gallimard 1994

Après une belle nuit de sommeil en haute altitude, sans ronflements intempestifs, une brioche féerique au petit déjeuner et un beau  soleil rasant, marcher sous la hêtraie d'altitude et sur les pâtures estivales, nous enchante. 


Recalage : La lecture par Jean Michel du "sermon" de leur  mariage, un grand  moment d'émotion, le texte a pris un peu d'âge, l'égalité dans les rapports homme femme a fait un peu de chemin depuis. Le texte  mériterait pourtant d'être repris aujourd'hui, un lifting.

Après une rando sur les crêtes, nous répondons à une question  qu'est ce que l'amour pour vous ? Francine  a glissé un lave vaisselle dans sa réponse, et moi de la folie...

Une autre contribution un peu piquante, a été une soupe à l'ortie, entre 4 et 8 feuilles de la pousse terminale, d'orties régulièrement fauchées, triées douchées et passées à l'essoreuse à salade, les orties sont salées et cuites avec des pommes de terre agria les plus locales possibles, la moulinette est indiquée mais le  mixer peu convenir. 

Merci aux personnes qui ont pris à cœur l'appuis logistique, le chauffage, la cuisine, la vaisselle aussi la décoration l'animation et tous les services pour un très beau moment partagé, pour les 60 ans de Marie Eve et les 35 ans de mariage. Un flot de rubis symbolique s'est échangé... 

"l'appui sur l'eau, l'appui sur l'autre"
peinture de Francine Stentz





vendredi 26 septembre 2025

PROJET DE VOYAGE

Je m'y rends pas !

Je m'Iran pas, voilà qui aurait pu être ;

d'un projet de voyage au pays des rêves de tapis volants.

Mais l'envol a eu lieu et passe d'une découverte lumineuse au sombre des cachots.

Ce retrouver empêché parce qu'on est français, parce que dans nos paroles, dans nos yeux, dans nos chaussures et dans nos vélos coule de la liberté. Nous sommes un pays où le mot liberté est un gouvernail.

Ici on se prépare à en finir avec Fessenheim, là bas ils en voudraient...même après ce cher NoByl et Kkushima 

Ici ton tee short est usé du temps passé là bas, mais il est là, pour toi pour qu'on ne t'oublie pas.

le jour de ses 41ans

Quant tes parents t'appellent Cécile : le L de la liberté ne se met pas en cage. Même sans voyelles elle voyage de ces ailes. 2CL


C'est difficile pour nous de penser à la place d'un être humain incarcéré, comment s'évader sans livres, avec au démarrage pas de langage commun, sans rattachements aux repères, l'odeur d'une pomme au four ne s'efface t'elle pas ? Comment "le ce qui était avant familier" surnage ? 

Donnez lui du pain de France pour nourrir l'esprit, je veux qu'elle puisse se nourrir l'esprit. Je voudrais rencontrer  Cécile avec les yeux malicieux, brillants
d'un retour à la liberté.

Le mot carcéral résonne comme un sous marin en plongée trop profonde.

Je déteste les mots cachots, cellule, isolement, la prison boit l'homme.

Le mot parloir est neutre, la prison boit la prison.

Aidez lui à construire l'espoir de vivre hors les murs, avec des oiseaux à plumes, des oiseaux de papier, avec un envol vers la France


Liberté pour Cécile, Mulhouse le 25/9/2025

Pour Cécile KOHLER, ses parents, ses frères et soeurs 



samedi 20 septembre 2025

repas "rustique et chic"

Pfaffenheimapéro sur la terrasse, pour profiter des lumières du soir

Le bouquet de fleur est tout frais. Je me suis octroyé une petite balade de détente, auparavant  j 'étais au fourneaux. Je rapporte depuis les vignes et  vergers voisins: une branche de fusain, de la mauve, de la tanaisie,  des siliques de lunaire et des fleurs de topinambour de notre jardin. 



Ce matin, ne pas manquer le rendez vous matinal du vendredi chez notre poissonnier traiteur Stephane Kuttler, il crée un espace de rencontre improvisé, au son de son klaxon.  Après j'ai été chercher du Crémant, du pinot  chez Flesch viticulteur à  je reviens avec du  vin nouveau.  Pause au retour, un arrêt chez le boucher Edel à Cernay il m'apprête un filet mignon. Dès la fin de matinée, jusqu'au soir, je prépare et à la fin je fabrique des toasts. 

Avec du pain, du pesto tomate basilique, st Môret, puis un petit bout de truite fumée de chez Kuttler et un bourgeon floral d'ail des ours, aussi un autre toast avec  tapenade maison et  tomates du jardin.

Nos amis sont venus, à pied. Nous sommes contents de nous retrouver et  pendant ce temps la lumière de l'automne se devine  rasante, dans un angle arboré de notre extérieur maison .  Le crémant est ouvert, nous trinquons. Il faudra songer lentement à entrer à l'intérieur. 


entrée dedans, avant les premières flambées

Salade de fenouil cuisson vapeur, carottes à l'anglaise et citrons confits au sel, vinaigrette.
Filets de truite pochée au moment, mayonnaise légère aux pétales de bleuets
grains de haricot frais sauce pesto tomate basilique
Pinot blanc et ou eau gazeuse
la mayonnaise est à discrétion


Suite liaison entre l'été et l'automne

Tarte tapenade d'olive noire et tomates, servie tiède
Tournedos de filet mignon servis rosés, bardé d'une fine tranche de lard  
Vin rouge, un talent italien "Gran passione Rosso"





Fromages

Tomme du Larzac : les vaches en estive sélection du retour du sud  par Francine

bargkass local, mimolette demi vieille, et munster au cumin 

Dessert

Pâte de fruit sans fruit mais du fenouil sucre cristal, fraise nature, clafouti de quetsches et crème glacée au lait d'amande 

Il faudra penser couette...

mardi 16 septembre 2025

Tambouille de sorcière

Cette sorcière avait une cabane très abimée  sous les grands arbres. Nous y avions encore retrouvé des bocaux en verre, l'un d'entre eux contenait des yeux dans un liquide comme de l'alcool ou du formol. Je me suis rappelé la dissection d'un œil de bœuf en cour de sciences naturelles, suivant les professeurs certains y ont échappé, ils ont  disséqué des  grenouilles.

Pour montrer à quoi ressemble un bocal j'en ai amené un contenant "mespilus germanica" un fruit avec des pustules sur une peau brune, des sépales en étoile de grandes taille, le tout dans un liquide jaunâtre.  

Bon les yeux ne se mangent pas, mais là,  pour mystères et sortilèges il fallait trouver quelque chose de ressemblant. Je sors mon bocal  rempli d'œil et je propose aux parents et aux enfants de goûter..."litchis au sirop et grain de raisin vert, raisin noir violacé ou raisin vert brunâtre". Quel dommage pas de raisin bleu ! J'aurais pu mettre des prunelles.

Quelques âmes sensibles ne goûtent pas, " bon ça les regarde !"




Dans cette cabane nous avons trouvé des pâtes de fruit, dans une boite métallique un peu abimée, mais Jef mon ami les a mangé quand même..."puni aux coings !" Son verdict "elles sont  délicieuses"...

Donc je vous ai préparé des pâtes de fruits, mais au lieu d'en faire avec des fruits j'ai pris des légumes. C'est à vous de me dire si c'est délicieux ou pas,  et de deviner ce que c'est ?

Comme ils ne trouvaient pas, j'ai dû leur faire des propositions. J'explique que mon poissonnier  prépare le légume avec une sauce tomate cuisinée, mais moi je préfère avec un jus de citron, soit un citron confit au sel épépiné et broyé. Le légume est un bulbe aérien, il est de la famille des ombellifères. Il a une odeur anisée. C'est le fenouil. 

Ici j'ai extrait le jus du fenouil avec une centrifugeuse, puis sucré, additionné de pectine, d'un peu de glucose et cuit à 107°. On  ajoute un jus de citron après avoir stoppé la cuisson. La prise a été difficile, je me suis repris pour que la pâte soit un peu plus solide.




J'ai emmené mon couteau de poche, je ramasse des pommes du verger, les coupe en quartier, enlève le cœur, dont les pépins sont souvent mangés. Je  mets les  fins quartiers dans du sucre et de la cannelle torréfiée, je secoue et propose de goûter. 



Pour le retour la sorcière Anna a fabriqué une tarte : 

beurre de vache noire

pommes du cimetière

œufs de poules rousses

farine et sucre noir

cannelle torréfiée

"pustules de crapauds et piqures d'araignées , que cette tarte devienne bonne !"




Sur le parcours un fait historique est écrit : en l'an de grâce 1576, la princesse Lucie de Suède est passée par là, c'était un 13 septembre. J'avais une tranche de pain en poche. J'ai cueilli une noix l'ai décoquillée, épluchée pour ôter sa fine peau amère et servie toute blanche. Elle l'a prise et dégustée et m'a embrassé en remerciement. Depuis des arbres extra ordinaires poussent sur ce lieu.


"Avec une noix fraiche et un morceau de pain, tu peux ravir une princesse !"


Le chevalier des Sureaux



  

 

  

dimanche 7 septembre 2025

Graines lunaires

Lunaire en contre jour

La plante sauvage emblématique des vallons humides  proches de ma maison, a produit ses graines.

Les siliques renferment quelques graines, emballées dans deux valves grises opaques et une cloison centrale magnifique grise argentée translucide et brillante. Roméo m'a aidé a défaire quelques siliques, pour extraire les graines et les semer près du ruisseau. Les tiges et leurs cloisons centrales sont allés rejoindre le bouquet du dimanche. Et les valves ont tourbillonné depuis les hauteurs de la terrasse vers l'herbe du jardin, pour la douceur visuelle d'une chute légère et tourbillonnante.

La monnaie du pape est la version horticole de la lunaire.


Léandre écoute les histoires de Mamy


Il lui fait des yeux coquins


Roméo s'applique, trouver les graines
 et conserver la cloison centrale



les cloisons argentées
 s'agitent au vent

Avec cette partie de plante couleur grise argentée, il est facile de penser à la lune.

Lire aux enfants sur ce thème :  Jean de la Lune de Tomi Ungerer.

Les premières pommes consommables sont tombées. Pour ceux qui ne craignent pas l'acidité c'est le moment de les associer en compote avec des cornouilles ( cornus mas), les fraicheurs du soir s'accommodent d'un four allumé pour le crumble et l'odeur chaude de la cannelle torréfiée.

lundi 1 septembre 2025

J'écris pour crier en silence

 Si je cherche l'image de l'opulence,
et de la générosité, 
le chêne du Schletzenbourg
m'y invite.
Petite respiration, et
 une caresse à l'arbre,
 avant la montée au
 Wolfkopf.  

 

La dentelure des canines alpines, s'immisce
à l'horizon. Un dimanche après midi,
sur les hauteurs du Wolfkopf.


je me pause en bordure de zone,
là  ou la pente change d'exposition
 ici "encre de chine", roche et chênes


sculpture et  présence,
même desséchée la vie au vert continue,
les branches écrivent maintenant des histoires plus lisibles, 
un échange entre arbres s'y dessine



Une silhouette de danseuse,
la grâce d'une fille indoue,
 les courbes d'une croissance au vent,
arbre passager de mes rêves

Une échelle vers la mort,
cassée par la tempête, et restée là...
 depuis longtemps.


2 chamois adultes s'en vont
à mon approche.
Je ne vois pas de suite, un tout jeune..
"J'espère que tu feras la gueule
 à tes parents,
ils t'ont laissé seul."
 Il crie, mais c'est un petit sifflement
qui sort,
 il se déplace peureusement.
L'histoire du Wolfkopf se réécrit.
    

J'écris pour crier en silence, j'écris pour ne pas entendre grincer les portes.
J'écris pour descendre en moi. 
J'écris comme un ayant vu, je cris pour faire peur, j'écris attendri. J'ai peur du mot attendri même chez le boucher. J'écris sans prévoir. 
J'écris comme une rivière coule, j'écris avec de l'encre liquide, je dessine des coulures avec des mots. Écrire c'est nager avec des mots, je les fais tourbillonner, certain m'aident à flotter. Je rejoindrai la mer plus tard.
J'utilise les chemins et parfois pas, je monte abrupt je descend abrupt, les cailloux me glissent. Je monte à l'ombre, je traverse au soleil, et je voyage sous les arbres.