samedi 20 décembre 2025

L' ATTRAIT FORESTIER

 


Je parcours la forêt steinbachoise depuis près de trente ans. M’y promener est une recherche d’équilibre. Revenir du travail et aller faire un tour, relève pour moi d’une conduite d’hygiène mentale. La proximité forestière valorise mon lieu d’habitation, parce que j’y exploite cette possibilité de prendre l’air.

La balade peut-être une forme d’entre deux : pour que vie professionnelle et vie personnelle ne s’envahissent pas trop.

En marchant… je rêve.

Je n’assiste plus personne, je ne rends rien supportable, je ne veille plus aux droits, enfin si, mais pas concrètement.

Si j’ai bien rêvé, je rentre avec joie.

Sortie de foret, retour vers la maison par le Gesetzweg



« Allons aux bois » Un groupe s’est constitué autour d’un autre attrait forestier, celui de pouvoir faire du bois de chauffage. Entraide, assistance, partage parfois mutualisation des forces, aussi des compétences et du matériel, gestion du temps et des moyens de transport. Si j’aime bien être seul en forêt par ailleurs, ce moment dans l’année où l’on extrait du bois est un régal collectif. L’objectif final c’est celui d’ avoir chaud l’hiver.

Si j’ai bien transpiré, je rentre avec joie.

Aulnaie de la Mounimata 

En automne, la forêt sous la pluie est un signal pour la recherche des champignons comestibles.

Comment les sous bois viennent à ma table ?

Après ma cueillette je prépare les chanterelles jaunes et grises, et les pieds de mouton, clitocybes améthystes et trompettes. Une cuisson de 30 minutes minimale est recommandée pour les chanterelles. Je fais suer, puis je mets un fond d'eau et je couvre. Dans la poêle, je fais légèrement revenir les lardons de   guanciale jusqu’à ce qu’ils soient  translucides, avec du poivre et des graines de fenouil, j’ajoute de la crème et hop ! dans la casserole des champignons. Pour récupérer les sucs caramélisés je refais le passage une deuxième fois entre la poêle et la casserole.

L'or de l'automne est dans notre assiette. 



Je suis à la recherche des plus grands arbres...

le chêne de l'Iffis, parcelle 1

La couronne du chêne dépasse la forêt qui l'entoure. Près de 3m50 de circonférence à un mètre de hauteur,  de quoi faire un beau discours... plutôt une conférence.

Je songe à l’histoire de ce chêne ; mais que faisait-il en 1850 ?

Qui avait-il comme voisin ? 

Comment a-t-il survécu à la guerre, est-il devenu sourd avec tous les obus tombés aux alentours ? 

Est ce qu'il aime que la laie vienne allaiter ses marcassins sous son couvert ? 


Sur l'autre versant du vallon, le chêne du Schletzenbourg, ressemble parfois à une pieuvre, parfois à une araignée,


parfois à une main...Vous me direz ce que vous voyez ? En vous rendant sur place, bien sûr ! C'est une invitation au voyage...

Je rêve d'un soir d'été où des lampions accrochés à ses branches basses, m'éclairent. Je raconterai alors l'histoire des lunettes de la sorcière ici à Steinbach.

Mais pour l'histoire de l'œil, il vous faudra  aller à Thann !





Sous le couvert forestier, le long du ruisseau de l’Entzenbach et en longeant les cours d’eau adjacents, je vous propose de suivre une remontée du vallon.


Ici, pousse une plante extra ordinaire : la lunaire, lunaria rediviva. Avant que les feuilles ne reviennent aux arbres, elle croit à vitesse très rapide, sa floraison enchante mes yeux, son parfum enivrant est diffusé dans les sous bois. Une fois fruits et surtout graines arrivées à maturité, il restera des siliques, la cloison centrale argentée, translucide, reste attachée longtemps à la plante desséchée. C’est la plante emblématique de ces lieux et si le vent souffle elles danseront pour vous avec un léger bruit de papier calque froissé. 





 




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