mardi 30 octobre 2012

je dois marcher seul

Se retrouver dehors dans la nuit et le vent froid après la première incursion neigeuse alors que l'on était au Grün, pour un spectacle théâtral...Cela nous a fait faire un retour à Sarajevo, mais pas 10ans après la guerre comme nous, un peu avant. Un prof serbe vit avec une femme d'origine ethnique différente et ont un enfant, la haine  monte. Le couple solide questionne son entourage et se fait surprendre par la part du doute dans la confiance des proches...Le massacre effroyable s'opère. Seul survivant il hère et retrouve dans une décharge la tête coupée de sa femme, la bouche remplie de terre. Il devient soldat, comme halluciné, à cause d'un rictus  il vide son chargeur sur ce prisonnier et lui met de la terre dans la bouche... C'est où La Haye ?
      
6 histoires, monologues atroces de la douleur profonde parfois proche d'éléments indésirables d'une vie réelle comme le cancer d'un fils , le mari dans le coma, le suicide au travail, un ami mort gelé à Montbéliard, la violence dans un couple violence subie violence renvoyée.
Cela nous fait palper la douleur psychique qui peut parfois mener à la folie, quelle est la fonction de la parole dans de telles situations? Vivre un traumatisme, en prendre conscience en le parlant, quelque chose s'échappe dans la prise de parole, nous fait retour et nous permet parfois d’appréhender un peu  autrement. Théatre pour travail post-traumatique. Et je dois marcher seul... parce que debout et dans le mouvement je ne ressasse pas les choses de la même façon qu'assis ou couché où je les subis d'avantage.



Aux danseuses le lendemain j'avais  envi de dire "bonjour les DEGAS" mais ça n'avait plus rien à voir, les belles postures, les mouvements gracieux, les jupes ou les tutus jaunes, rouges et bleus m'ont caressés le regard. Les femmes au bain ou à la toilette dans leur nudité harmonieuse, s'activent avec douceur au lavage : caresse de l'eau, séchage :caresse appuyée de la serviette. Douceur, chaleur d'une ambiance plaisante d'un univers féminin qui se dévoile, c'est à la fondation Beyeler à Riehen près de Bâle.

emprunt photographique"isatagada"

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