samedi 23 mars 2019

"le Stein" la boulangerie de la foret lointaine


A Steinbach, nous avions un commerce, mais voilà vivre de la revente de pain et de petits services, ne parait pas évidant, pour ré-ouvrir ce lieu central d'un village, c'est autour  l'idée d'une mutualisation plus large que l'association du foyer a mobilisé des habitants intéressés. Autour d'idées très diversifiées, la boulangerie deviendra un espace de vente : pain et produits locaux, et certainement un espace postal et relais colis, et un lieu d'activité et de rencontre. Pain contre l'isolement, pain contre le gaspillage, pain thur et tricot, 
Le projet rêvé est en train de prendre une belle tournure, avec la location de l'espace "boulangerie" au 1er avril 2019
des idées et des forces nouvelles se solidarisent autour du maintient d'un commerce au village et à la mise en oeuvre de nouveaux services avec la participation des habitants et voisins, il faudra encore mettre la main à la pâte. 
En attendant :    
Je propose "la boulangerie de la forêt lointaine" et que la sonnerie d'entrée fasse "oucouc oucouc" (les habitants de Steinbach, portent le sobriquet de coucou).
 ou pains des coucous & bar oxalis (références botaniques)
du grain à moudre, blé café, et baratin 
au bretzel argenté
au cœur de Steinbach,
le vernissage : bar et boulangerie artistique ...

Nommer les choses,  donne existence par la parole, nous sommes des parle-être.


Le bus comme illustration matérielle, est venu à l'atelier d'écriture de Steinbach. Une activité de l'association du foyer, prochaine rencontre le 10 avril à 20h. 

Un bus à la peinture écaillée...Quand je l'ai trouvé avec des arbres qui poussaient tout autour et dedans, je me suis dit qu'il allait être difficile à remettre en marche. Châssis, moteur et trains roulants avaient disparus, le vitrage et l'aménagement intérieur laissaient une carrosserie en état surprenant, pour un séjour forestier d'une quarantaine d'année. Au vu des arbres que j'ai abattus, pour y accéder, même l'agent technique de l'office national des forets en fut surpris.

C'est le bus de mon enfance, celui que je prenais de temps en temps avec ma mère pour aller au Globe et dans d'autres boutiques mulhousiennes, pour acheter des habits, et des livres  à la ville. Michel mon frère détestait cela, mais moi j'aimais, j'aimais qu'on me regarde à la main de ma mère. Elle était toujours plus souriante, plus joyeuse, quant il s'agissait d'aller à la ville.
Je voyais des regards qui se portaient vers nous puis de l'un à l'autre. Dans le bus, le marchand de tapis d'origine maghrébine passait d'un village à l'autre. J'aimais les pulls rouges, les gilets écossais...mais surtout regarder tout ces gens, des gens qui venaient d'ailleurs. J'adorais les lèvres des africains. Mulhouse c'était déjà très diversifié. Des clochards fouillaient les poubelles, d'autres ramassaient les mégots, d'autres  quémandaient. Dans les magasins les vendeurs étaient flatteurs. Dehors une dame en fauteuil roulant  haranguait les passants pour avoir de quoi manger. Aller à Mulhouse c'était une aventure inespérée grâce à ce bus.
Je l'ai sorti de la foret, et son immense carcasse est dans mon garage.
Je le caresse le soir, comme un projet de réhabilitation, et je revois dans mes temps de  rêverie  ma mère souriante et belle. 



"le port rouge" Francine Stentz  


Commentaire de tableau :
C'est mon arrivée après une semaine de pêche, je sentais le gaz oïl et le poisson, ma barbe avait poussé. A chaque sortie en mer je devenais de moins en moins humain. Je parlais peu, mon camarade de rafiot fumait des gitanes et picolais du rouge, mais ne savait pas très bien parler. Nous avons pêché jusqu'à ce que la soute réfrigérée soit pleine. Il y a dix ans  nous faisions cela en deux jours le plus souvent, pour la même quantité. Seul mon chat noir aux yeux jaunes m'attendait, je n'avais pas emmené de  bière et cela me manquait, mon arrivée dans le port rougeoyant me le rappelait.
"la bière ne résoudra pas ce problème, d'ailleurs le lait non plus"


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