lundi 1 août 2016

voyage au bout des terres, là où la terre se finit et l'océan commence

Voyager en tandem nécessite de faire avec un gabarit hors norme. Le départ de chez nous à vélo est intéressant, mais notre soif d'aventures, nous entraîne parfois  plus loin. Le transport en avion devient une des solutions, en dehors du train si les agents sont bienveillants, les places vélos disponibles, et les trajets exclusivement régionaux. Tandis qu'en avion, il est traité comme un équipement sportif, le tandem part  dans un carton et vole en soute, presque  avec nous. C'est un peu angoissant, le traitement des bagages s'inscrivant plutôt dans une manipulation musclée que délicate. Mais j'aime bien jeter un œil sur la radiographie de contrôle en douane, où les différents métaux s'éclairent de nuances contrastées. Le démontage et le remontage me familiarise avec cette mécanique  pour terre d'aventure. Test puis départ de Nantes.            
C'est parti pour 15 jours de vie nomade, majoritairement en plein air. Il faut trouver l'ancienne route qui mène à la ville depuis l'aéroport. Puis dans la ville faire des courses et trouver le canal de Nantes à Brest. La ville présente un angle joyeux avec son miroir d'eau qui est animé par de nombreuses familles qui gouttent aux joies d'une fin d'après midi chaude. La ville des BN de notre enfance (biscuiterie nantaise) fait sa récréation, je suis resté fidèle aux petits beurres  Lu et c'est aussi ici. Nous mangeons notre premier far aux pruneaux, et faisons une première bafouille en suivant une rivière canalisée pour l'alimentation en eau du canal, nous rejoignons le canal par la rivière suivante.
Un couple de retraités voyageurs,  profite de la technologie vélo électrique, pour goûter à la découverte des paysages ombragés et du vent frais produit par la bicyclette. Vélo électrique  et camping car pour le confort du vagabondage, voilà un récit qui nourrit nos rêves pour plus tard.

Nous sommes sur les chemins de halage, engagés vers Brest. Le cœur de la Bretagne est peut-être ici dans cette liaison terre-mer ?
La mécanique des écluses est restée manuelle. Des jeunes employés d'été s'y activent pour le passage des plaisanciers " mariniers d'eau douce". Le rythme de l'éclusage des  petits bateaux  laisse du temps à la lecture, Marcel Proust est présent ici.

Voyager, c'est comme quelque chose que l'on ne saisit pas, nous redevenons le temps de cette escapade, des observateurs.
Nous nous régalons des vues,  des perspectives et de leurs harmonies : un chêne  vu à l'envers, un rocher sur la rive d'en face, des pêcheurs, une loutre, des fleurs blanches qui étoilent l'eau tranquille.

Les sols caillouteux, les enrobés hors d'âge et l'usage à l’excès des gravillons, secouent notre mécanique et rendent la conduite chaotique, parfois insécurisante. Ces chemins bretons accaparent ma vigilance,  soulèvent de la poussière, et créent des douleurs aux poignets. Les vélos de route à pneus fins sont à proscrire et les suspensions en  fourche peuvent être envisagées.  
Nos rêves sont "Nuit de princesse à Josselin", sauf que c'est au pied du château,dans un gîte municipal et pas dans les étages où le prince s'annonce pour courtiser la belle,  ici pas de baldaquin au lit, ni de renouvellement d'air dans la chambre, la fenêtre est obturée par la vigne vierge, mais kouign amann tout frais du matin cherchés à  la boulangerie locale. De la pate à pain, du beurre et du sucre pour un croustillant extérieur et un moelleux intérieur, après quelques kilomètres à vélo, l’énergie procurée sera dispersée. Que du bénéfice !!
    
   Nous remercions les piliers de bar, les clients de salon de thé, les habitués des terrasses qui vident leurs poches dans les consommations et maintiennent l'ouverture de lieux de pause et de convivialité, notre vie de cycliste tient aussi en équilibre grâce aux possibilités de rencontres, en roulant c'est plus difficile.   

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