mardi 27 décembre 2011

veillée de Noël

Après une année d'essai sans sapin, un épicéa du terrain familial à Kirchberg orne notre salle à manger, décoré aux couleurs d'amanite tue-mouche, la vieille luge agrémentée d'un lit de mousse reçoit une kyrielle de lutin .
Autour d'une vendange tardive venue de la Moselle allemande, explorée à tandem cet été, nous avons pris les toasts : à la rillette de maquereaux fumés, citron vert ou, saumon fumé beurre d'escargot.
Le potage aux patates douces épicées pourrait être une référence aux latitudes marocaines, avec notre séjour à l'île de Madère, et le retour tout récent de Fatiha de la récolte d'olives marocaines. Carvi, gingembre, piment, ail et oignon sont venus réchauffer les papilles avec douceur et un peu de feu. Une touche de bolognaise et de coriandre fraîche marquent le sud.
Francine a cherché Elodie à l'aéroport, un clin d'oeil au rapport mère-fille, avec une déclinaison de celle qui fût la très demandée tarte "poireau-thon". Cette fois déclinée en habit de noël avec haddock "bougre d'extrait de cornichon !" et flan aromatisé au curry, servi tiède avec une salade dominante roquette et des batonnets de betterave jaune, blanche et rose.
Sur une assiette noire préchauffée, un sauté de veau avec une petite garniture d'hiver composée avec un potimarron géant de notre jardin découpé en disques qui ont cuit aux coté de champignons farcis et d'un risotto aux shiitaké et fond de veau maison, sont servis sur une feuille de choux frisé "blanchie" mais gardée verte. La proximité de notre jardin me permet de glisser des références de proximité tout en jouant avec les découvertes de voyage, les couleurs et les saveurs.
La ronde des fromages, Munster et Pontarlier se trouvent proche et chèvre cendrée, brebis onctueux sont accompagnés de quelques grains de raisin que j'aurais presque pu marauder.

Sorbet citron, mangue mixée, cake potimarron et pâte d'amende à l'orange, bâtonnet croquant aux noisettes et tisane ventre plat...ou café


Ce qui était déposé sous le sapin change de main et sort de l'emballage...

mercredi 14 décembre 2011

l'arche de Noé en Alsace


Des fenêtres de l'Avent et les nombreux spectacles en plein air alors que le froid nous mord, Uffholtz nous fait voir une forme de défi, chaque année. Alors que cette résistance à une météo difficile vient nous rappeler que les limites fondamentales pour l'homme sont le corps, la nature et les autres.La venue à Steinbach des fenêtres de l'avent qui sont devenues pour la circonstance "les parapluies de l'avent". La représentation s'est faite sous les trombes d'eau, la pluie venait à la fois du ciel et du sol, mais le spectacle a eu lieu jusqu'au bout, acrobaties de Croatie et chorégraphies, grâce et force, nous ont subjugués. Alors que l'arche de Noël aurait pu partir, avec un tel déluge. C'est le sureau qui bordait notre rive, qui est parti dans les flots tumultueux du ruisseau, il a fait "bateau sur eau".

avant l'hiver

Quand les courges s'installent à l'intérieur, après une cueillette tardive et un séjour dehors sous les escaliers pour mettre une touche de couleur à la façade de notre maison, les premières gelées peuvent arriver. Cet automne est aussi marqué par une revue de mode de nos bonnets, Francine a ressorti les aiguilles, faites-attention où vous vous asseyez ! les cols tricotés aussi viennent protéger nos cous. Affronter le froid devient un jeu d'enfant, surtout si c'est pour aller chez la grand-mère et y boire du thé, et discuter autour de dessert.

jeudi 10 novembre 2011

Retour du sud

Pour nous aller dans le sud, c'est cette rencontre invraisemblable de la mer à la montagne, le gout des olives, mais aussi l'occasion de retrouvailles familiales. Les repas prennent des accents croisés, cette fois si avec des aliments de l'est permettant d'éveiller de la nostalgie. Vins blancs, et viandes fumées accompagnées par des pommes de terre de notre jardin d'Alsace et pommes du verger. Les aventures d'après repas continuent avec le jeux de tarot qui sort facilement mais aussi des découvertes : Elodie nous propose des jeux de société, l'un d'eux nous fait reproduire à partir d'une description orale des dessins loufoques dans un temps très réduit, les rires fusent, la qualité de la reproduction au sens esthétique n'est pas nécessaire pour marquer des points,bien que le jeux se nomme "identik". D'autres jeux sortent et leur expérimentation est un régal, "dixit" met le sens des descriptions et de la formule à l'honneur. Chez lapouleauxjeuxdor.com vous y trouverez ces références et de nombreuses autres.
La balade à la rencontre des oeuvres de Jean-Pierre Augier nous a enchanté, quelle inventivité avec des sculptures métalliques souvent nées d'objets usuels tombés en désuétude, construire un boeuf avec le fer d'une masse, des oies avec des faux aux lames arquées, un hérisson avec une roue dentée...et des facteurs humoristiques, dont un fait l'enseigne à la poste.
De retour chez nous les gelées de coing peuvent parfumer la maison, et l'association de deux sculptures de Francine nous plait, les fleurs vertes s'y associent bien.




L'AIR DU SUD

Les cigales se sont tues et les feuilles rougissent aussi. Une sorte de Mont Saint Michel isolé dans les montagnes, voilà le village perché où Francine nous a déniché une maison de location pour un séjour court à l'air du sud. Coaraze, nous l'avions déjà remarqué il y a quelques années, et d'y séjourner a été magique. Après un long parcours alternant de très nombreux passages sous terre avec les reliefs des Alpes, pour longer la mer puis prendre des petites routes en lacet, avec une arrivée finale qui se fait à pied. En effet cela se mérite de loger sans automobiles devant sa porte. Les maisons accolées et desservies par des ruelles, des escaliers, et parsemé de jonctions privées enjambant les passages publics, reste sobre, vivant et garde un cachet moyenâgeux. La maison d'édition L'Amourier pourrait être prise comme une sentinelle sympathique, la découverte de Jean Luc Coudray pour "monsieur le curé" m'a permis de lire pendant 2 heures avec le sourire, et d'y retrouver mélangé philosophie et humour me l'a rendu précieux. La randonnée depuis le village jusqu'au lieux dit "rocca sparviere" nous a ravi, avec les nuances d’ensoleillement dans la succession de gorges et de vallons que nous avons sillonné. La vue sur le hameau abandonné est étrange. L'assemblage de pierre construit par l'homme se détache de l'aspect minéral d'une falaise.


dimanche 23 octobre 2011

Couleurs d'automne

Le froid vient nous mordre, alors que le soleil nous caresse encore. Les beaux jours d'automne sont Là. Sur les réserves de bois de chauffage, à l'abri sous les escaliers, j'ai empilé ma récolte de courge, modeste mais colorée et diversifiée. Il reste encore des poires et des coings au jardin, mais aussi des physalis à rentrer. La floraison désechée des tournesols a reçu la visite d'un couple de chardonneret, les graines pourtant nombreuses et lourdes se sont envolées.
L'automne pour nous c'est aussi les balades dans les sous bois à la recherche de champignons. Pieds de mouton, chanterelles jaunes et aussi grises, trompettes sont recherchés. Mais ces petits trésors des bois ne sont pas toujours au rendez-vous. La lumière tamisée des forets automnales, les chemins creux, le bruissement mélodieux des ruisseaux, les rochers et la mousse nous aura fait vivre une évasion bénéfique.
Avec les rayons de soleil de l'été,
en maillot de bain au bord de la piscine
J'avais une belle mère café cigarette
Dans un appartement jauni
ou en vacances en Tunisie,
elle fabriquait des communautés,
cuisait des spaghettis avec une sauce tomate ail et basilic
qu'elle aimait partager et pour elle
café cigarette.


jeudi 29 septembre 2011

le temps des vendanges

L'été indien vient caresser notre horizon et notre humeur. La chaleur et la lumière sont agréables et invitent à des balades à pied dans les vignes et les vergers, à vélo dans les plaines et les vallées. La lecture à l'ombre du "bon coing" fait quitter l'ordinateur pour Théo qui libère Oscar de son clapier.
Les mains collantes par les grains de muscat maraudés, des pommes, des poires sont ramassées pour confectionner des compotes originales noix, raisins secs, muscade, cannelle, gingembre viennent soutenir la variété.
En debut de soirée, il faut pourtant se dépêcher, l'obscurité arrive vite.



lundi 19 septembre 2011

la guerre est passée par là

Sur les traces de la guerre, le week-end des manifestations "journées patrimoines" ne nous a pas emmené loin, enfin géographiquement du moins parce que pour ce qui est de l'histoire il y a eu de l'aventure. La place de l'histoire est interrogée, l'actualité forte de cette année avec les révolutions arabes et fukushima, doit nous rappeler que nous devons aller de l'avant, aussi.
Mon arrière grand-père que j'ai cotoyé jusqu'à 16ans avait fait la guerre de 14-18 sur le front russe, enrôlé dans l'armée allemande. Il nous faisait sentir à travers sa peau fripée un éclat d'obus, souvenir de sa guerre. Sa consommation alcoolique était-elle également un souvenir rapporté ?
Devenir guide pour une sortie autour de notre horizon familier et accueillant, pour faire ressortir des traces, des ruines, de la boue rouge, des blessés, des morts, des coups de canons, des charges à la baïonnette, l'attente dans l'eau glacée des tranchées...Les 5 heures de marche nécessaire pour arriver au front, voilà ce que j'ai essayé à travers un parcours, quelques photos, et de nombreux documents faire ressentir au public, avant de les laisser repartir avec le partage de quelques sources qui m'ont marquées : le film Capitaine Conan, le roman la chambre des officiers,l'oeuvre peinte d'Otto Dix, et la montée par le sentier de la Suisse lipique à Wattwiller.



lundi 5 septembre 2011

La tête des faux

La concentration mobilisée pour un travail écrit de fin de formation, c'est relachée. Le temps magnifique de samedi vire à l'orage : entre le gris noir menaçant et le gris ciel lourd. Le programme tandem est modifié, pour une sortie à pied, le temps vélo, peut-être mis à distance. Après un détour au marché des potiers de Kaysersberg, nous partons à l'assaut du sommet : la tête des faux, les vestiges de guerre y sont impressionnants et sans restaurations. On dirait qu'ils sont abandonnés depuis 1918, et malgrés l'usure, liée aux conditions climatiques de hautes vosges, particulièrement rudes, ces vestiges nous touchent et de ce lieu se dégage une ambiance étrange. La ligne de front dès 1915 a pris position sur une ligne passant par cet endroit, le col du Linge, le Hartmannswillerkopf, et Steinbach. Les batailles, les guerres fratricides entre Français et Allemand viennent me rappeler l'importance symbolique et réelle de François Mitterrand et Helmut Kohl se donnant la main.



samedi 3 septembre 2011

2/ ballade franco-suisse

La forêt de ces magnifiques vallons, nous apporte un peu de fraîcheur. C'est renforcé par la présence de la Lucelle, qui dès ses début, est retenue pour régulariser les forces qui sont libérable dans la régularité. Après les moines, des manufactures étaient venues s'implanter. "Laboré at oraré"est resté. Nous longeons le cour de la Lucelle, elle nous plait cette rivière, nous lui faisons la cour. A Aesch, nous faisons une pause, pour chercher une route qui nous ferait passer en France sans col trop marqué. La pâtisserie centrale accueillera notre gourmandise. Les pentes du Sundgau, recèlent de chapelles cachées, mais aussi un magnifique tracteur vert, qui me fait rêver éveillé à des aventures agricoles et forestières au volant de ce magnifique engin, dont j'aimerais dompter la puissance et moduler la musique.   

1/escapade sundgauvienne

La cour de Lucelle, belle demeure ancienne à Cernay, vient marquer le départ d'une escapade en tandem dans le sundgau. La remorque est légèrement chargée, beaucoup moins que pour les vacances, mais comme nous partons vers le sud, ça en a le goût. Les villages qui bordent le territoire de Belfort sont traversés jusqu'au canal du Rhône au Rhin que nous longeons, vers Dannemarie. Le chemin de hallage borde une serie de nombreuses écluses, pour passer un contrefort jurassien. Les fossés sont ornés de fleurs sympathiques. Aussi un triporteur chargé de géranium a fini sa livraison, et devient un élément de décoration d'une maison forestière. Les étangs à carpes jouent une partie de cache-cache avec les voyageurs que nous sommes, dans ces reliefs si agréables. Une montée plus raide, sous la chaleur de cette fin d'été, nous mène à Lucelle avec une première incursion en Suisse, pour retrouver l'ancien couvent où nous passerons la nuit. La puissance d'influence de ce lieu a été très forte, au cour de l'histoire alsacienne, pour qu'une sorte de relais soit installé à une journée de vélo.



lundi 15 août 2011

LE NORD EN BAS





Le nord en bas c'est un exercice classique de géographie alsacienne. Nous sommes donc descendus vers le nord selon les méandres viticoles de la route des vins dans une adaptation personnalisée pour notre tandem. Ce qu'il y a d’intéressant en cette saison c'est les mûres et les quetsches pour les petits en-cas et les pauses. Côté aventure, nous avons aperçu des villages nichés dans des vallons que nous irons encore découvrir. Le moine protecteur d'Andlau est visiblement bien nourri et ne prend pas le risque d'avoir soif, la panse et le tonneau sont de la même rondeur. Une surprise devient une très belle récompense de nos efforts de cyclotouristes dans l'église romane de Rosheim , la présence des oeuvres de Gaby Kretz est un hymne à la rêverie et à la tranquillité.
Notre refuge d'un soir "à la ferme des trois frères" nous fournit gîte et couvert, mais aussi un garage à vélo extraordinairement grand, avec des cycles suspendus. Francine a essayé de pleurnicher pour que je l’emmène faire un tour en solex. Le lendemain c'était reparti en vélo le long du magnifique canal de la Bruche. Puis quelques détours dans la ville de Strasbourg, avant de trouver grâce à la bienveillance d'une infirmière se rendant à son travail à vélo, la sortie de la ville le long du canal du Rhône au Rhin, bordé d'arbres grandioses.