Les messages de sécurité, et la répétition générale en cas d'alerte me gonfle alors que je n'ai même pas mis de gilet, j'aurais voulu faire la sieste, mais le haut parleur de la cabine 2272 est trop fort. Je me sent un peu "Eric Tabarly" croisant le "Titanic" et le "Concordia" en 2012, chronique d'un naufrage annoncé en de nombreuses langues. Je n'ai même pas encore quitté Venise, la ville qui coule sous sa richesse, opulence et décadence avec un parfum de décor mortuaire en or, marbre et gondoles et ses palais style arabo-gothique, retour de croisade. J'aime me perdre dans cette ville,comme un acte de conjuration à la mort. Le "sans voitures" lui va bien, avec l'absence de bruit de circulation, c'est une ville où l'on a encore pied. Les bus, les taxis, les pompiers, les livreurs, les pompes funèbres sont sur l'eau, et même quelques français venus randonner à la force des rames, dimanche de pentecôtes.
Pour nous les amarres sont lâchés, et c'est magique ! Du haut du 11ème pont du navire, la ville de Venise défile sous nos yeux, une vision panoramique, lente et longue à souhait pour bien s'en imprégner. Moment inoubliable, de proximité avec la ville, ses canaux, ses perspectives, ses monuments, que nous venons d' appréhender à pied durant 2 jours.. Ma position me souffle: "je suis sur un édifice contemporain et je domine l'histoire".
Bari, pause. Les amateurs de pâte l'avait annoncé d'un beau geste : Bari là ! Un petit concentré d'Italie nous appelle à quitter le bord, les "mamas" fabriquent les pâtes locales dans leurs cuisines sur les planches posées à même la table couverte d'une toile cirée et de farine, d'autres nettoient les venelles et les cours. Le chic italien en chaussures cirées impeccables croise l'utilitaire rafistolé, sac à main inspiré par un triporteur emblématique. Création qui cacherait presque la façade du quotidien laborieux. Ils m'épatent.
Mais par ailleurs et comme pourrait le faire un discours, dommage qu'ils parlent trop et trop fort.
Athène, quartier de la "placa" vue sur les vestiges grecques depuis un quartier populaire, déclin et tranquillité à l'ombre d'une terrasse ombragée, nous y gouttons. Ici aussi ce n'est pas que luxe, calme et voluptée, la croisière comme une opulente scintillance montre d'autres facettes que celle de la mer où l'homme se repose après s'être battu parfois encore au travail, pour manger, dormir...
Ce n'est pas qu'un jeu d'oisif, sans fleurs des champs d'ailleurs, c'est une autre vision du monde, qui nous arrive celle de la vie d'un homme à l'approche des 50 ans qui touche cette vision élargie, c'est plus....
Je me suis autorisé à naviguer sur ce paquebot, à la poupe en regardant les sillons fait dans la mer, un peu comme mes propres traces quand je marche.
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