La poésie de la rouille,
est une forme de sagesse,
c'est le souvenir d'une utilité patinée par le temps.
La rouille patine.
J'aime la glace.
Elle fait miroir du temps
que l'on aimerait geler.
Essuie glace et parapluie jalonnent notre chemin vers la fondation Beyeler.
Retour aux bleus de Pablo, il a des bleus à l'âme.
Il les partage bien .
Son enfance est marquée par une sœur morte de la diphtérie, ses peintures de jeunesse de style académique en témoignent.
Jeune adulte, son meilleur ami se suicide.
La souffrance, la mort le font peindre avec un ton qui révèle une grande tristesse.
Solitude, mélancolie et vagues à l'âme, les toiles et sculptures nous invitent à oublier la pluie tonitruante.
Six années de peinture, de misère, de faim et de tristesse.
Le regard noir ( bleu foncé, par la peinture ) de Picasso sur son monde intérieur, ne fait pas sourire, mais la force de l'expression, ne laisse pas indemne. Vie et mort se mêlent en bleu.
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les loups de la banlieue bâloise par un temps de chien |
La période bleue de Picasso est accueillie dans un grand espace, la genèse "mort de son ami" son autoportrait et à nouveau un gisant de son ami augurent cette période en partant d'un miroir de la mort ...à la vie.
La période rose met une touche d'amour sensuel, mais aussi une distanciation dans le tragique, l'espace plus restreint des lieux m'oblige à être plus proche d’œuvres que j'aime moins.
L'émotion et le savoir autour des œuvres présentées sont amplifiées par cette visite.
Encore une fois la mise en relief de l'histoire, des lieux et des personnes pour cette période de la peinture est magistrale, j'adore l'interactivité des livres qui me font pénétrer dans l'évasion, la poésie et l'émotion de l'art de Picasso. Visiter cette exposition grandiose, et y jouer en étant sollicité par la possibilité d' une petite touche d' intervention, d'y choisir la couleur des toiles... couleur d'étoiles sur fond bleu.
Mais où sont les fétiches africains, les sculptures de Giacometti, la jungle de Rousseau, les nénuphars ?...
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pas de flaques dans le musée laissez votre parapluie dehors ! |